Château de Matha

Château de Matha
Le château vu du nord-ouest

Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.

Historique

Commentaire historique : Un premier château aurait été fondé à Matha entre 866 et 886 par Vulgrin 1er, comte d’Angoulême, pour tenir en respect l’envahisseur normand. Les sources attestent de sa présence à partir de 1031. Le château faisait partie des biens d’Isabelle d’Angoulême, mère du roi d’Angleterre Henri III. Suite à la révolte contre le roi de France fomentée par Isabelle, Saint-Louis reprend le château et le fait démanteler en 1242. En 1365, l’époux de Louise de Matha, Archambaud, comte de Périgord, rend aveu au prince d’Aquitaine pour ses châteaux de Royan, Mornac, Arvert et Matha. Matha passe ensuite aux mains des de Périgord et notamment d’Eléonor de Périgord, épouse de Jean de Clermont, vicomte d’Aulnay, puis de sa petite-fille, Louise de Clermont, épouse de François de Montberon, seigneur de Saint-Christophe. René de Montberon meurt sans enfant. Le château de Matha passe ainsi aux mains de sa sœur Jacquette, épouse d’André de Bourdeille, conseiller du roi, sénéchal du Périgord. On doit très probablement aux talents d’architecte de cette femme la construction du pavillon qui subsiste aujourd’hui. L’apparence du premier château édifié par Vulgrin 1er n’est pas connue et son emplacement n’est pas identifié. Plusieurs hypothèses circulent à ce sujet.
L’histoire du château à partir du 16e siècle est plus lisible. Il appartient dans un premier temps à Claude de Bourdeille qui meurt au siège de Royan en 1622. En 1621, Marie de Médicis aurait habité le château pendant le siège de la cité huguenote de Saint-Jean d’Angély. En 1738, Henri de Bourdeille décide de mettre le château et les dépendances en fermage. L’état des lieux (annexe 1) réalisé à cette occasion indique le bon état des dépendances : un pigeonnier, des chais, un pigeonnier, des écuries, une distillerie, un poulailler. Une chapelle avec tribune est également mentionnée. Il semblerait que les dépendances soient en ruines dès 1780. Le château reste entre les mains des de Bourdeille jusqu’en 1791. Herni-Joseph de Bourdeille périt sur l’échafaud en 1794. Le château est acquis par René-François-Melchior de Bégeon, comte de Sainte-Même, époux d’Eloïse de Launay, mort à Saint-Jean d’Angély en 1825. A la fin du 19e siècle, le château passe aux mains d’Auguste Bossay, maire de Matha et conseiller général.
A l’époque, il ne subsiste déjà du château qu’un pavillon, dont une partie du chemin de ronde (couronnant la petite tour) est une création du 19e siècle. Conservés aux archives départementales, des plans réalisés par l’architecte Rullier en 1887 montrent que M. Bossay avait envisagé d’édifier un pavillon supplémentaire pour que le château soit à nouveau habitable. Mais les travaux ne furent jamais menés à bien.
En 1948, le château est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, puis ses façades et toitures sont classées en 1952. Dès 1955, le conseil municipal se préoccupe de l’état de conservation du château. En 1960, il traite avec la veuve Béros, propriétaire des lieux, et rachète le monument et le parc pour 16 000 F, afin de pouvoir lancer une restauration. Celle-ci commence par les toitures au cours des années 1960, puis se poursuit par le reste de l’édifice pendant la décennie suivante. Un escalier en bois est intégré dans la petite tour. Les environs du château sont aménagés en jardin public.
Datation(s) principale(s) : 2e moitié 16e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 19e siècle
Auteur(s) : Jacquette de Montbron (architecte)

Description

Commentaire descriptif : Le pavillon de l’ancien château de Matha se situe au sud du bourg sur un tertre circulaire haut de 4 à 5 mètres. La physionomie du terrain suggère la présence d’anciennes douves alimentées par l’Antenne.
L’édifice compte quatre niveaux. Le rez-de-chaussée du pavillon est occupé par le porche en anse de panier, s’ouvrant sur les côtés nord-ouest et sud-est. Les façades nord-ouest, sud-ouest et sud-est présentent chacune une travée de deux fenêtres, encadrées de deux niches à agrafes. Les fenêtres et les niches sont encadrées de pilastres portant des frontons cintrés. Au deuxième étage, les frontons des niches sont interrompus par les consoles du chemin de ronde. Le troisième étage est éclairé sur les mêmes côtés de lucarnes passantes. La façade nord-est n’est éclairée que par une petite baie carrée sous le toit. La petite tour, à l’angle sud-ouest, devait renfermer un escalier rampe-sur-rampe. Ses faces sud-est et sud-ouest sont aveugles. Au nord-ouest, elle est seulement percée d’une lucarne passante, et au nord-est, d’une travée de deux fenêtres étroites surmontant la porte d’accès à l’édifice. Fenêtres et lucarne comportent le même décor que celles du pavillon. La porte, en plein cintre à agrafe saillante, est surmontée de deux petites baies carrées formant imposte, le tout encadré de deux pilastres et surmonté d’un fronton.
Deux bandeaux, au niveau des appuis des fenêtres et des bases des niches, courent sur les quatre faces du pavillon et sur la face nord-est de la tour. Un troisième bandeau apparaît à la base des lucarnes, dissimulé ailleurs par le chemin de ronde. L’ensemble du bâtiment est ceinturé d’un chemin de ronde en surplomb sur mâchicoulis, interrompu à chaque lucarne. Il est percé de petites ouvertures disposées plus ou moins régulièrement. Les merlons sont percés de faux trous de visée.
Le pavillon et la tour d’escalier sont tous deux coiffés d’une haute toiture à égout retroussé, avec petits longs pans et croupes. Côté nord-est, le toit porte une haute souche de cheminée se terminant en fronton cintré.
L’intérieur a perdu ses dispositions d’origine. Le plancher du 3e étage n’a pas été reconstruit. Seules la cheminée du 1er étage et sa plaque ornée des armes des De Bourdeille ont été préservées.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; pierre de taille
Matériau(x) de couverture : ardoise
Vaisseau(x) et étage(s) : rez-de-chaussée ; 2 étages carrés ; comble à surcroît
Parti d’élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit en pavillon
Technique du décor : sculpture
Représentation : ornement architectural : agrafe ; pilastre ; fronton
Précision sur la représentation : Fenêtres, lucarnes et niches encadrées de pilastres portant des frontons cintrés à ressauts latéraux.
Les linteaux des fenêtres et les arcs des niches sont ornés d’agrafes saillantes, traitées en pointe de diamant pour les niches.
Porte encadrée de pilastres et surmontée d’un fronton.
État de conservation : restauré ; bon état

Intérêt de l’œuvre

Date(s) et nature de la protection MH : 1948/12/06 : inscrit MH ; 1952/03/07 : classé MH
Précisions sur la protection : Château, sauf parties classées : inscription par arrêté du 6 décembre 1948.
Façades et toitures : classement par arrêté du 7 mars 1952.
Œuvre repérée

En images…

Boulevard Bossais, Matha, France

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