Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : Le château du Luret est mentionné dès 1228. Le seigneur de Tonnay-Boutonne en aurait alors fait don au seigneur de Genouillé.
A partir du 15e siècle, et jusqu’au 17e siècle, plusieurs générations de Bidault, famille de l’échevinage de Saint-Jean d’Angély, se succèdent comme propriétaires (de 1404 à 1623). François Bidault est le premier propriétaire clairement identifié au 16e siècle. En 1619, Élisabeth Bidault épouse Jean de Ligourre, fils de Jean et de Marie d’Abillon. Jean de Ligourre prend alors le titre de seigneur de Luret par suite de l’abandon de son beau-frère, Charles Bidault, à Élisabeth en 1623. Propriétaires dès le 17e siècle, les de Ligourre se succèdent à la tête de Luret jusqu’en 1755, date à laquelle les héritiers d’Élisabeth de Ligourre vendent le domaine aux de Sérigny.
Les de Sérigny connaîtront des actes de vandalisme sur le château et la chapelle en 1793. Quelques décennies plus tard, la Comtesse Ferdinand de Sérigny, née Richeteau, et ses enfants feront reconstruire et agrandir la chapelle du château, dans les années 1860. On peut encore voir, au-dessus du portail d’entrée de la chapelle, les initiales de la famille, RS. La chapelle fut bénite le 2 avril 1859.
Plusieurs familles de propriétaires se firent enterrer à Luret et notamment les de Ligourre au 17e siècle.
La chapelle fut également le lieu de mariages et autres fêtes.
Au 19e siècle, les dames de Sérigny vendirent le château à Me Charpentier, notaire à Tonnay-Boutonne.
L’acte de vente fut reçu par Me Girard, notaire à Puy-Rolland, le 24 septembre 1865.
Me Charpentier revendit ensuite Luret à Hippolyte Baron en 1881. Le château demeure dans la famille Baron depuis cette date.
L’état primitif du château, datable du 16e siècle, n’est connu qu’à travers une gravure de 1610 d’après des dessins de Claude Chastillon datés de 1604 / 1605. Cette gravure illustre la présence d’une toiture à trois pignons. L’édifice était cantonné de quatre tourelles. D’une superficie au sol de six-cents-quarante-quatre mètres carrés, le château s’élevait à douze mètres de hauteur jusqu’à la base de sa toiture. Chaque façade présentait trois niveaux d’élévation. Chaque étage était séparé de l’étage inférieur par un bandeau. Chaque pignon était percé d’une étroite fenêtre. Chaque tour était percée de deux ouvertures : une fenêtre principale surmontée d’une plus petite à corniche.
Sur deux côtés du château se développait un mur d’enceinte muni de meurtrières et flanqué de deux poternes à pont-levis. Le mur d’enceinte était entouré de douves alimentées par la Boutonne. La rivières et les fossés servaient de défense sur les autres côtés.
Le plan cadastral napoléonien de 1829 indique qu’il y a eu d’importants remaniements au cours de la 2e moitié du 19e siècle.
Le logement accolé à l’ouest du château a été agrandi.
Un important édifice de plan en L, établi à l’est du château, a été détruit.
Un important bâtiment de plan allongé se trouvait à l’emplacement de la chapelle actuelle.
Un édifice de plan rectangulaire, situé à l’ouest, dans le parc, a été détruit.
Les écuries ont été remaniées.
Une orangerie a été construite à l’est.
Des bâtiments agricoles ont été construits au cours du 1er quart du 20e siècle dont une étable au nord.
Datation(s) principale(s) : 16e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 2e moitié 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
Description
Commentaire descriptif : L’accès au Château du Luret se fait par une allée plantée de peupliers longeant la Boutonne.
La propriété se situe à environ cinq-cent mètres du village de Tonnay-Boutonne, à l’est.
Une grille marque l’accès au parc.
L’ancien jardin à la française à l’ouest a été remanié.
Le parc accueille douze sculptures acquises par la famille Baron. On dénombre un ensemble de dix pots à fleurs et à feu ainsi qu’une statue de sanglier et la statue de la déesse Polymnie, muse de la rhétorique.
Cantonné de quatre tourelles d’angle, le château est entouré d’une terrasse à l’ouest et au sud. Elle est accessible sur ces deux façades par un escalier en rotonde de dix marches. Le pourtour de la terrasse est orné de quatorze pots à fleurs.
Jadis à l’est, la façade principale du château a été établie à l’ouest.
Elle s’organise sur cinq travées. Les appuis des ouvertures à linteau en arc segmentaire sont saillants. Les pleins de travée sont appareillés.
Une porte d’entrée centrale ouvre sur le logement. Encadrée de pilastres, elle est surmontée d’un linteau sculpté et d’une corniche sur laquelle reposent deux pots à fleurs.
Le plein de travée central accueille les armes des de Sérigny (d’azur à trois roses d’or deux et un au chef cousu de gueules chargé d’un croissant d’argent accosté de deux étoiles de même).
Les quatre façades sont ornées d’une corniche.
La façade sud s’organise sur quatre travées et dispose d’une porte décentrée.
La façade orientée à l’est, ancienne façade principale, s’organise sur trois travées.
Les ouvertures du rez-de-chaussée et de l’étage carré sont encadrées de chambranles et disposent d’appuis saillants moulurés. Un bandeau d’appui orne la façade.
Une porte centrale en plein cintre avec voussures ouvre sur le logement. Elle est encadrée de colonnes cannelées à chapiteaux composites. La porte est surmontée d’une corniche. Les écoinçons accueillent les armes de Bordeaux, à gauche, et une rose, à droite.
La corniche est surmontée d’un entablement encadré de pilastres et percé d’un œil de bœuf encadré d’armoiries vandalisées en 1793.
Un troisième entablement présente les armes des Ligourre (d’azur à deux bars adossés d’or) encadrées de pilastres surmontés de pots de fleurs.
La travée d’axe est percée, au niveau du comble, d’une lucarne en plein cintre encadrée de pilastres, avec appui saillant mouluré, frise sculptée, et fronton sculpté.
La tourelle nord-est est percée de quatre ouvertures chanfreinées.
Les quatre tourelles disposent d’une corniche et sont coiffées d’une toiture conique.
Le château est couvert d’une croupe en ardoise et les tourelles d’un toit conique en ardoise.
Le château est encadré par deux bâtiments, à l’est et à l’ouest.
A l’ouest, un logement secondaire est accolé à la tour nord-ouest. Le logement, établi longitudinalement, se compose d’un premier édifice dont la façade, orientée au sud, s’organise sur trois séries de deux travées. Une chaîne harpée indique l’agrandissement du bâtiment à l’ouest. La façade principale de ce second logement s’organise sur six travées.
Les appuis et les linteaux des ouvertures sont sculptés. Le décor change toutes les deux travées.
La façade est ornée d’une corniche surmontée d’un attique cannelé supportant dix-sept pots avec une alternance de pot à fleurs et de pot à feu.
Une orangerie est établie à l’est, à quelques mètres du château. Sa façade principale, orientée au sud, est rythmée par quatre pilastres cannelés et surmontée d’une corniche et d’un attique cannelé supportant, en alternance, des pots à fleurs et des pots à feu. Un logement à façade en pignon est accolé à l’est.
Un ancien pigeonnier, en ruine, est établi au nord de l’orangerie. Il se caractérise par une circonférence importante.
Dans l’axe de cet ensemble, au nord, une porte en plein cintre avec claveaux irréguliers est conservée. Elle est surmontée d’une latrine.
La chapelle du château est établie au sud, à une cinquantaine de mètres. Elle est orientée.
La façade en pignon avec corniche est percée d’une porte en arc brisé avec voussures.
Au-dessus de la porte, la façade est ornée des initiales des Rocheteau de Sérigny, RS, surmontées d’une couronne. La façade est également percée d’une ouverture en arc brisé. Le pignon est surmonté d’une croix et de deux pots à fleurs à chaque angle.
Le chevet plat est percé d’une ouverture en arc brisé chanfreiné surmonté d’une accolade.
Les façades latérales sont ornées de gargouilles saillantes et de faux contreforts.
Un bâtiments en rez-de-chaussée, couvert d’une toiture à longs pans, a été construit à proximité de la chapelle. Il dispose de chaînages d’angle en pierre de taille et de portes charretières avec linteau en arc segmentaire.
Le parc se développe à l’est.
Une allée centrale, ornée de sculptures, conduit à un élément sculpté représentant le phénix renaissant de ses cendres.
Au sud du parc, on trouve un ensemble sculpté avec autel et colonnes cannelées composites et balustrades.
Des bâtiments agricoles sont établis à l’est.
Un étable halle est établie au nord-ouest. La façade principale orientée au sud s’organise sur cinq travées avec porte charretière à meneau centrale. L’ouverture de l’étage de la travée centrale porte, sur son linteau, la date de 1913. Les façades en pignon sont à travée unique.
Des granges-étables font face à ce bâtiments, au sud. Il s’agit d’anciens chais remaniés.
Des écuries sont adossées à ces bâtiments.
Trois hangars sont établis dans le prolongement des granges-étables à l’ouest.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; pierre de taille ; moellon ; enduit
Matériau(x) de couverture : ardoise
Vaisseau(x) et étage(s) : rez-de-chaussée ; 1 étage carré ; étage en surcroît
Parti d’élévation extérieure : élévation ordonnancée
Type de la couverture : toit à longs pans ; croupe ; toit conique
Emplacement, forme et structure de l’escalier : escalier de distribution extérieur : escalier droit ; en maçonnerie
Technique du décor : sculpture
Représentation : ornement architectural : colonne, fronton, pilastre, ordre composite ; armoiries
Précision sur la représentation : Armes de Sérigny (d’azur à trois roses d’or deux et un au chef cousu de gueules chargé d’un croissant d’argent accosté de deux étoiles de même) sur le linteau de la porte d’entrée.
Porte d’entrée cintrée avec colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens, écoinçons ornés de trois croissants et d’une rose, et deux blasons.
Armes des Ligourre (d’azur à deux bars adossés d’or) au-dessus de la porte d’entrée.
Sculptures et statue de Polymnie, déesse de la rhétorique, dans le jardin.
État de conservation : bon état
Intérêt de l’œuvre
Œuvre repérée, propriété d’une personne privée
En images…









