Église de la Sainte-Trinité de Bignay

Église de la Sainte-Trinité de Bignay
Une vue de l’église, 2003.

Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.

Historique

Commentaire historique : Cette église placée sous le vocable de la Sainte-Trinité faisait partie à l’origine d’un prieuré de l’Ordre de Sainte-Geneviève. Fondé au 12e siècle comme prieuré-cure de Saint-Sauveur, auquel nomme le prieur conventuel de Lanville, il devient prieuré simple au 17e siècle, en 1652. Dès lors, la paroisse est réduite à l’état de vicairie perpétuelle et le prieur est nommé par l’abbé de Sainte-Geneviève et dispensé de la cure.

L’église primitive connaît une histoire tourmentée. Vers 1430, Quinze ou seize compagnons : Barbiche, Le Pelert, Larrage et d’autres s’étaient retranchés dans l’édifice pour rançonner le pays. Guillaume de Plusqualet, neveu du seigneur de Taillebourg, fut chargé de reprendre l’église, ce qu’il fit avec l’aide des gentilshommes des environs et des tenanciers au nombre de 500. Pendant cette action, un feu, ayant été mis dans une grange attenante à l’église, se communiqua à l’édifice et le brûla entièrement. Barbiche, le chef des brigands, enfermé avec ses compagnons, réussit à s’évader. C’est après ce fâcheux événement, vers 1434, que l’église actuelle fut reconstruite. Toutefois, l’édifice n’a pas été totalement en proie aux flemmes, de l’église originelle du 12e siècle, il subsiste le portail d’entrée.

La reconstruction de l’église n’a donc lieu qu’au 15e siècle, vers 1434, du vivant d’Henri de Plusqualet, seigneur de Taillebourg, mort en 1439. Les voûtes ont été achevées au 17e siècle, après 1609. C’est à cette date que Joachim de Chaumont, seigneur de Bignay, déclare dans son testament qu’il veut être enterré dans l’église de Bignay à laquelle il lègue la somme de 500 livres pour la réfection des voûtes. D’ailleurs les armoiries de la famille de Chaumont sont gravées sur la cloche de l’église. Cette dernière a été faite dans le 3e quart du 19e siècle, en 1666, et porte l’inscription : Gabriel Lecoigneux, Marquis de Bellabre, seigneur de Bignay et pour satisfaire à la dernière volonté de très illustre et très pieuse Léonor de Chaumont, sa mère m’a fait faire en l’an 1666.

De l’église romane primitive il ne subsiste que le mur de façade ouest avec son portail roman à quatre voussures supportées par des colonnes à chapiteaux sculptés. Le cintre de la baie de droite a été remplacé au 15e siècle par une haute niche à arc polylobé.
Le clocher est une des rares constructions du 15e siècle où les véritables canons de l’art gothique en matière de flèche aient été exactement respectés.

La flèche à fait l’objet d’une restauration au milieu du 19e siècle, suite a plusieurs impacte de la foudre. D’ailleurs, un dessin du peintre paysagiste Auguin de cette époque montre le clocher avec un trou béant sur le côté ouest et Lesson précise que la foudre a abattu 15 pieds de la flèche, qu’elle l’a frappé de nouveau vers la base et qu’elle porte sur le côté ouest une immense crevasse.
Cette restauration s’est faite suivant une soumission de Jean-Baptiste Garetier. Lors de cette restauration, les habitants ont demandés qu’une croix en fer remplace la croix en pierre primitivement prévue au sommet du clocher, indiquant qu’il a été touché par la foudre à plusieurs reprises. Cette demande est accepté par les autorités supérieures en 1858.

L’année suivante, la sacristie est construite, le carrelage du chœur est réalisé et des réparations sont effectuées sur l’autel.
Le fenestrage gothique du chevet a été muré vers 1871, ce qui a permis au peintre Lessieux d’y exécuter une fresque représentant l’Assomption de la Vierge, en 1879.

L’église est classée Monuments Historiques depuis 1907.
La cloche du 17e siècle, datée de 1666, a été inscrite aux mobiliers des monuments historiques le 17 juin 2005.
Une cuve baptismale du 16e siècle, de 1584, a été classée aux monuments historiques le 30 novembre 1984. Elle est dotée d’un écusson martelé à la Révolution.
Le maître-autel et l’autel de la Sainte-Trinité sont inscrits aux mobiliers des monuments historiques depuis le 22 février 1984 et restaurés en 2005.
Datation(s) principale(s) : 12e siècle ; 15e siècle ; 17e siècle ; 3e quart 19e siècle

Description

Commentaire descriptif : La façade occidentale de l’église, dont les angles sont butés par des contreforts plats, est divisée verticalement en trois parties par des colonnes qui montent jusqu’à l’entablement.
Au centre, on voit le portail roman avec ses quartes voussures en plein cintre supportées de chaque côté par quatre colonnes aux chapiteaux sculptés de feuillages, d’animaux et de personnages. On y remarque en particulier à gauche deux chiens se disputant un os. Des entrelacs encadrent la dernière voussure, formant l’archivolte.
De chaque côté du portail existent deux petites portes aveugles dont l’archivolte soutenue par des colonnes aux chapiteaux est formé de pointes de diamants.
Au-dessus du cordon transversal qui surmonte le portail et les portes aveugles existe une fenêtre romane encadrée de deux colonnes supportant une voussure décorée de besants et dont l’archivolte est ornée de pointes de diamants.
Au-dessus de la fenêtre, une corniche ornée d’entrelacs est supportée par onze mordillons représentant des têtes humaines et des animaux. On y reconnaît, entre autre, une tête grotesque, une tête de loup ou un renard tenant dans sa gueule un os ou un fromage, un cavalier avec sa lance, un pélican, un joueur de cithare, un hibou, un animal et un pèlerin en marche vers Saint-Jacques, une canne à la main.
Au-dessus de l’arcade aveugle de droite en regardant l’église, on remarque la niche du 15e siècle surmontée d’un galbe.

Le clocher, de trente mètres de haut et d’élégante allure, est accolé au milieu du mûr sud. Jusqu’au premier étage qui est au niveau du toit de l’église, chaque angle est accosté par un contrefort.
Le premier étage est percé sur chaque face de deux fenêtres gothiques très simples et limité par un codon.
Le deuxième étage, plus élevé que le premier et limité aussi par un cordon, est percé de deux hautes fenêtres gothiques et flanqué à chaque angle par la souche des pinacles que nous voyons s’élever à l’étage au-dessus. La flèche octogonale, ornée sur quatre faces, s’élance hardiment vers le ciel avec ses arêtes garnies de crochets et sa toiture en pierres imbriquées. A la base de chacune de ces arrêtes, une gargouille représente un personnage.

Le mur plat du chevet, terminé par un pignon, était occupé autrefois par un fenestrage gothique, muré, qui n’est visible aujourd’hui que depuis l’extérieur.
Le mur sud, sur le cimetière, est doté de contreforts et de fenêtres gothiques en arc brisé.

A l’intérieur, où l’on descend par quatre marches, la nef rectangulaire est composée de quatre travées gothiques très simples. Les croisées d’ogives reposant sur des colonnes de petites dimensions sans chapiteaux. Elle est éclairée du côté sud par trois fenêtres ogivales très simples et la deuxième travée est percée d’une haute baie en tiers-point donnant accès à une chapelle située sous le clocher. Cette chapelle, éclairée par une fenêtre gothique en arc brisé, est couverte d’une coupole ogivale dont les nervures se réunissent autour du trou à cloche.

Dans le chœur, on remarque à gauche une niche ogivale et à droite une autre niche ornée d’un double fenestrage. On remarque également une cuve baptismale d’un mètre de diamètre, portant la date de 1594. On y relève des traces de sculptures et deux écussons aujourd’hui mutilés, mais où l’on reconnaît les vestiges du burelé des Chaumont.
La chaire à prêcher du 18e siècle, en bois sculpté, est supportée par un pied cylindrique. On remarque des guirlandes de fleurs et de feuillages autour de l’abat-voix, et elle est surmontée de l’archange Gabriel. On voit aussi un lutrin du 18e siècle à pied triangulaire ayant à chaque extrémité une tête d’ange et sur chaque face un motif à coquille Louis XV.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; pierre de taille
Matériau(x) de couverture : tuile creuse
Parti de plan : plan régulier
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 vaisseau
Type de la couverture : toit à longs pans
Technique du décor : sculpture
Représentation : ornement animal : chien, loup, pélican : ornement végétal : feuillage, fleur : ornement géométrique : entrelacs, pointe de diamant, crochet : ornement figuré : tête humaine, grotesque : ornement architectural : pinacle, pyramide, cordon, guirlande
Précision sur la représentation : Chapiteaux des colonnes du portail sculptés de feuillages, d’animaux (dont deux chiens se disputant un os) et de personnages. Archivolte du portail sculptée d’entrelacs.
Portes aveugles de la façade à archivolte en pointes de diamants.
Cordon transversal au-dessus du portail.
Fenêtre au-dessus du portail à colonnes supportant une voussure décorée de besants et à archivolte en pointes de diamants.
Corniche de la façade soutenue par des modillons présentant une tête humaine avalant un pain, une tête grotesque, une tête de loup ou un renard tenant dans sa gueule un os ou un fromage, un cavalier avec sa lance, un pélican, un joueur de cithare, un hibou, un animal et un pèlerin en marche vers Saint-Jacques, une canne à la main.

Premier étage du clocher limité par un cordon.
Deuxième étage limité par un cordon, flanqué à chaque angle de souches de pinacles et orné de pyramides à crochets.
Flèche du clocher ornée de pinacles et d’arêtes garnies de crochets. Gargouilles à chaque base des arêtes du clocher.

Cuve baptismale ornée de sculptures et d’écussons.
Chair en bois, sculptée de guirlandes de fleurs et de feuillages, et surmonté de l’archange Gabriel.
État de conservation : bon état

Intérêt de l’œuvre

Date(s) et nature de la protection MH : 1907/01/21 : classé MH
Précisions sur la protection : Église : classement par arrêté du 21 janvier 1907.
Œuvre étudiée

En images…

Rue de l'Église, Bignay, France

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