Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : L’histoire de la fondation de l’église de Voissay nous est complètement inconnue faute de documents. Elle fut probablement donnée à l’abbaye de Saint-Jean d’Angély, comme les autres églises paroissiales des environs. Son architecture romane nous indique qu’elle a été édifiée au 12e siècle. L’édifice est consacré à Saint Ausone, premier évêque d’Angoulême, censé protéger de l’orage.
L’église a été remaniée à l’époque gothique, peut-être au 14e siècle. Le mur sud a été percé de nouvelles ouvertures en arc brisé et le chevet, sans doute primitivement de plan semi-circulaire comme pour la plupart des églises romanes de la région, aurait été abattu et remplacé par un chevet plat. Le campanile surmontant la façade occidentale a sans doute été ajouté à la même période.
Des états des églises du département dressés en 1806 et 1818 indiquent que celle de Voissay et son presbytère avec jardin sont alors en bon état mais inutilisés. L’église est encore en bon état en 1864 mais le desservant réclame le remplacement du mobilier devenu indécent. Au 19e siècle, la paroisse dépend de la succursale de Bignay, dont la commune demande à être distraite en 1886, ne pouvant plus supporter les frais d’entretien de l’église de Bignay en plus de la sienne. Le cadastre napoléonien de 1825 mentionne des bâtiments accolés aux murs nord et est de l’église, qui correspondent à l’ancien presbytère et à la sacristie et ayant tour à tour servi d’école au 19e siècle. Le premier n’existait déjà plus dans les années 1860, tandis que la deuxième a été démolie pour laisser la place à l’actuelle salle des fêtes. La charpente et la couverture de l’église ont été remplacées en 1981.
Datation(s) principale(s) : 12e siècle ; 14e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 4e quart 20e siècle
Description
Commentaire descriptif : L’église est orientée, c’est-à-dire que le chœur se trouve à l’est. Elle présente une simple nef rectangulaire, le chevet actuel, qui n’est vraisemblablement pas celui d’origine, est plat et aveugle.
La façade occidentale, flanquée de contreforts plats, présente un portail en plein cintre à trois voussures, supportées par des colonnettes, dont certaines annelées. Celles-ci sont surmontées de chapiteaux sculptés de feuillages assez simples, et sommées d’un bandeau d’archivolte à pointes de diamant. Un premier bandeau court des chapiteaux jusqu’aux extrémités de la façade, un second sépare le portail de la fenêtre qui le surmonte. Celle-ci, en plein cintre, est également flanquée de deux colonnettes à chapiteaux à feuilles et parée d’un bandeau d’archivolte à pointes de diamant. La façade est ornée d’une corniche à modillons et surmontée d’un campanile à deux baies en arc brisé, sommé d’une croix en pierre. La cloche est datée de 1641, son support de 1976 : elle porte l’inscription « IHS MARIA JESUS FAICTE POUR (?) L’EGLISE DE SAINT-OUSAN DE VOISSAY (?) AN L’AN 1641 » ainsi qu’une croix fleurdelisée.
Le mur sud de l’église est percé de trois baies en arc brisé, tandis que les autres sont aveugles. Il est également pourvu d’une corniche à modillons, qui se poursuit sur le mur est. Deux modillons présentent un décor sculpté particulier : l’un représente un visage humain tirant la langue (au sud), l’autre un tonneau (à l’est). Il ne reste que quelques modillons sur le mur nord, qui présente également une porte murée et les éléments d’une cheminée, seuls vestiges de l’ancien presbytère disparu. Le chevet est flanqué d’épais contreforts.
A l’intérieur, la nef se compose de deux travées séparées par des colonnes engagées aux chapiteaux ornés de stries, qui devaient supporter la voûte primitive, remplacée par une charpente. Une ancienne porte en arc brisé chanfreinée est visible dans le mur sud. La baie qui la surmonte est pourvue d’un vitrail représentant Jésus et les petits enfants, signé « A. Bergès 1879 ». Le chemin de croix est composé de lithographies. On pénètre par un arc triomphal brisé dans le chœur, lequel est orné d’un retable représentant la Vierge, signé « E. Lessieux pinxit (« a peint ») 22 juin 1876 – Cheminet prêtre curé ». Celui-ci masque une ancienne baie en plein cintre aujourd’hui murée et la porte de l’ancienne sacristie transformée en placard. Une niche surmontée d’une accolade est aménagée dans le mur sud. L’autel est orné du monogramme IHS.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; pierre de taille ; moellon
Matériau(x) de couverture : tuile creuse
Parti de plan : plan rectangulaire régulier
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 vaisseau
Type et nature du couvrement : charpente en bois apparente
Type de la couverture : toit à longs pans
Technique du décor : sculpture ; vitrail
Représentation : ornement architectural : tonneau ; ornement figuré : tête humaine ; ornement végétal : feuille ; personnages : Christ
Précision sur la représentation : Modillons ornés d’un tonneau et d’une tête humaine. Chapiteaux des colonnettes du portail ornés de feuilles.
Vitrail représentant le Christ et les petits enfants.
État de conservation : bon état
Intérêt de l’œuvre
Œuvre repérée