Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : L’église de Saint-Julien de l’Escap, qui portait le vocable Ecclesia Sancti Juliana, fut donnée, au 11e siècle (en 1095) par le vicomte d’Aulnay à l’abbaye Notre-Dame de Saintes, en même temps que Notre-Dame de la Clie (la chapelle).
Au 12e siècle, Guillaume X, duc d’Aquitaine et comte de Poitiers, fait un nouveau don de l’église de Saint-Julien de l’Escap et de Notre-Dame de la Clie qui est voisine, en confirmation de la donation faite par ses ancêtres.
L’église, qui serait bâtie à l’emplacement d’une basilique mérovingienne, a connu les mêmes événements que sa voisine de Saint-Jean d’Angély. Au 16e siècle, en 1568, une grande partie de l’église fut détruite par les Protestants : les voûtes, l’abside et le clocher.
Plusieurs fois détruite puis reconstruite, elle présente aujourd’hui l’aspect d’un grand édifice simple où subsistent toutefois des éléments de l’église primitive ainsi que des éléments des 14e, 15e et 19e siècles.
Du 12e siècle, il reste une partie du mur sud avec ses fenêtres romanes, ainsi que les chapiteaux sculptés, situées à l’intérieur. Ce mur sud avec ses trois fenêtres romanes est inscrit Monument Historique depuis le 22 août 1949.
La façade occidentale est percée d’un portail sans style ayant remplacé une porte ancienne plus large (peut-être du 13e siècle) dont on voit des traces de bases de chaque côté. Le portail aurait été repris au niveau du cintre et des jambages dans le 3e quart du 19e siècle, en 1858.
Au-dessus et datant du 12e siècle, est visible une corniche soutenue par des modillons sculptés, inscrits Monument Historique depuis le 22 août 1949. Au-dessus, une fenêtre gothique à été percée au 15e siècle et un clocher campanile a été ajouté dans le 4e quart du 19e siècle, en 1875. La cloche, qui était en mauvais état et menaçait de tomber, a été refondue en 1856, par monsieur Lamouille, fondeur à Saintes, faubourg des Dames (annexe 1).
La façade nord, qui à l’origine était aveugle, a été percée de fenêtres aux 14e et 15e siècles et une chapelle y a été accolée dans le 3e quart du 19e siècle, en 1868. Le 10 novembre 1867, le curé demande au conseil municipal l’autorisation d’ouvrir un cintre dans le mur de l’église, du côté nord vis-à-vis le chœur, pour y bâtir une chapelle à la Sainte Vierge. Le conseil municipal ajourne la décision jusqu’à l´obtention des dons nécessaires à cette construction. En effet, lors de sa demande, le curé a indiqué que cela ne coûterait rien à la commune car cette construction serait entièrement financée par des dons d’habitants.
À l’intérieur, des arcs et une voûte en briques pleines au niveau la nef ainsi que le chevet, ont été construits dans le 4e quart du 19e siècle, en 1875 ou 1885 selon les archives, entraînant une surélévation de l’édifice. Les colonnes à chapiteaux sculptés, qui supportaient les anciennes voûtes, sont des vestiges de l’église primitive et datent du 12e siècle. Une colonne et un chapiteau, dont on ignore lesquels, auraient fait l’objet d’une reprise dans le 3e quart du 19e siècle, en 1858 d’après les délibérations du conseil municipal.
Deux des vitraux ont été donnés à l’église par des familles illustres de la commune : les Cousinery et madame Guiastrennec.
Dans le 4e quart du 20e siècle, d’importants travaux ont été réalisés sur la toiture, la couverture et la maçonnerie de l’église.
Ces travaux ont consisté en la démolition de la voûte en briques, qui était fissurée et menaçait de s’effondrer, la consolidation des arcs de la nef, la confection d’une charpente en chêne et le changement de la couverture en tuiles mécaniques pour de la tuile creuse.
Ces travaux ont été attribués en 1973 à monsieur Louis Prévot pour la maçonnerie et à madame Veuve Rault pour la charpente. D’après une lettre du maire adressée au préfet, ceux-ci auraient été terminé en octobre 1971, mais sur une photographie de 1989, l’église est encore dotée d’une couverture en tuiles mécaniques.
La légende veut que deux miracles eurent lieu dans l’église de Saint-Julien de l’Escap. Le premier au 11e siècle : une femme y aurait retrouvé la vue après trois jours de prières. Le deuxième aurait eu lieu en 1198 : le vicomte d’Aulnay, seigneur de Saint-Julien de l’Escap, promenait à travers la région une relique de Saint-Just, pour remédier à une sécheresse catastrophique. Arrivant à Saint-Julien, il déposa la châsse sur l’autel de l’église, mais quand il voulut la reprendre, il ne put y parvenir et dut juger de rendre aux habitants ce qu’il leur avait pris. Ceci fait, il put enlever sans obstacle la châsse et continuer sa procession. Devant une preuve aussi manifeste de la volonté divine, le vicomte émerveillé fit dons sur dons à l’église de Saint-Julien de l’Escap.
Datation(s) principale(s) : 12e siècle ; 14e siècle ; 15e siècle ; 19e siècle ; 3e quart 19e siècle
Description
Commentaire descriptif : L’église de Saint-Julien de l’Escap est orientée, c’est-à-dire que le chevet se situe à l’est. Elle se compose d’une nef, d’un chœur et d’un chevet formant un rectangle sur lequel est accolée, côté nord, une chapelle à toit d’ardoises.
La nef et le chœur forment quatre travées séparées par des contreforts et le mur sud est percé de trois fenêtres romanes. Elles sont parées de colonnettes à chapiteaux sculptés de végétaux, de plusieurs rangs de boudins et d’une archivolte en pointes de diamants. Une porte gothique en arc brisé à deux voussures supportées par des colonnes à chapiteaux sculptés est aujourd’hui murée. Les chapiteaux présentent des décors végétaux et des entrelacs.
Le mur nord, qui à l’origine était aveugle, est percé de deux fenêtres dont une est en arc brisé. Une corniche à modillons sans style orne les murs sud et nord. À ce mur est accolée une chapelle semi-circulaire percée de deux baies en plein cintre et couverte d’un toit conique en ardoises.
La façade occidentale, limitée par deux contreforts, est percée d’une porte en plein cintre surmontée d’une croix. Au-dessus se situe une corniche, ornée de croissants accolés, soutenue par des modillons sculptés. Parmi ceux-ci on peut voir des décors de fleurs, une tête humaine et une sirène. Entre ces modillons sont visibles des motifs sculptés d’entrelacs, de rosaces, de fleurs et une figure des personnages.
Au-dessus de cette corniche se situe une baie en arc brisé ornée de boudins et de colonnes aux chapiteaux et aux bases sans décor. Le pignon supporte un campanile orné de croissants accolés et de colonnettes très sobres, au sommet duquel trône une croix dans un cercle.
Le chevet est percé d’une fenêtre en plein cintre et dispose d’un remplage trilobé. À côté est visible le vestige de ce qui pourrait être une ancienne ouverture.
La sacristie est accolée en appentis à l’ancien presbytère et est couverte de tuiles creuses.
À l’intérieur, la nef et le chœur sont délimitées par des colonnes semi-engagées de moyenne grosseur portant des chapiteaux sculptés assez simples. Cependant, sur le mur nord on voit, sur l’un d’eux, deux figures humaines portant des cornes de bouc et sur le suivant des figures humaines cernées de serpents.
Les chapiteaux des colonnes à l’entrée du chœur sont sculptés de décors végétaux et des culots représentent des personnages fantastiques.
La chapelle accolée au mur nord, de forme circulaire, est accessible par une large ouverture en plein cintre.
À l’intérieur de l’église se situent également des statues présentant Jésus, un ange et Saint Julien.
Les vitraux, dont deux ont été donnés par les familles Cousinery et Guyastrennec, sont décorés de motifs géométriques, de décors floraux et une figure sainte Anne.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; pierre de taille
Matériau(x) de couverture : tuile mécanique
Parti de plan : plan rectangulaire régulier
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 vaisseau
Type de la couverture : toit à longs pans
Technique du décor : sculpture ; vitrail
Représentation : ornement végétal : fleur ; ornement figuré ; tête d’homme ; ornement animal : serpent ; personnage biblique : sainte Anne, Dieu le Père, Christ, Vierge
Précision sur la représentation : Corniche de la façade ouest ornée de croissants accolés. Modillons soutenant la corniche de la façade ouest représentant des fleurs, une tête humaine et une sirène. Pierres sculptées entre les modillons soutenant la corniche de la façade ouest présentant des décors de fleurs et de rosaces.
Fenêtres de la façade sud surmontées d’une archivolte en pointes de diamants. Fenêtres de la façade sud parées de colonnettes à chapiteaux sculptés de motifs végétaux.
Porte de la façade sud dotée de colonnes à chapiteaux sculptés de décors végétaux.
Clocher campanile orné de croissants accolés.
Murs sud et nord de l’intérieur pourvus de colonnes à chapiteaux sculptés de végétaux, de deux figures humaines portant des cornes de bouc et sur le suivant des figures humaines cernées de serpents.
Chapiteaux des colonnes à l’entrée du chœur sculptés de décors végétaux et culots représentent des personnages fantastiques.
Vitraux de l’église décorés de motifs géométriques, de fleurs et un présente Sainte-Anne.
Statues à l’intérieur de l’église présentant Dieu le père, Jésus, la Vierge Marie et Jeanne d’Arc.
État de conservation : bon état
Intérêt de l’œuvre
Date(s) et nature de la protection MH : 1949/08/22 : inscrit MH
Précisions sur la protection : Mur sud avec ses trois fenêtres ; modillons de la façade : inscription par arrêté du 22 août 1949.
Œuvre repérée
En images…






