Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : L’église Saint-Martin formait, avec la maison presbytérale qui la jouxte, le prieuré Saint-Martin de Miossay (avant que la paroisse ne prenne le nom de La Vergne).
L’élément le plus ancien semble être le portail, dont le bandeau d’archivolte paraît datable du 12e siècle. Le reste de l’édifice a sans doute été détruit et reconstruit, ou fortement remanié à plusieurs périodes. Les pierres rosées à la base des murs seraient la trace d’un ou plusieurs incendies. Le chœur et sa baie gothique peuvent être datés du 14e siècle, mais le remplage a été refait sans doute dans le 3e quart du 19e siècle. L’inscription « Nicolaus Arnauld prior fecit 1667 » (« Le prieur Nicolas Arnauld m’a faite »), figurant sur une pierre scellée dans le mur sud, fait écho à une restauration du 3e quart du 17e siècle menée par le dit prieur. Le campanile a été ajouté et les murs de la nef semblent avoir été surélevés, peut-être à cette période. La cloche date de 1737.
Suite à la Révolution, l’édifice, destiné à l’aliénation comme le prouve sa mention sur l’acte de vente du prieuré (1796), reste finalement propriété de la commune. Les objets de culte de l’église, « un calice d’argent, un porte-dieu d’argent, trois petits vases aussi d’argent servant à contenir les huiles » et quelques objets en cuivre « une lampe, quatre chandeliers, une croix, un encensoir, une navette, un bénitier, un petit Christ » sont saisis par la municipalité. L’acte précise que l’autel n’est plus qu’un amas de débris. Pourtant, un état des églises du département dressé en 1806 indique que celle de La Vergne est alors en bon état et utilisée pour les offices. La paroisse compte alors près de 600 catholiques, mais aucun protestant.
Il semble que l’édifice s’est rapidement dégradé, puisqu’il est fortement restauré à plusieurs reprises au cours du 19e siècle. Une première campagne est effectuée « par voie d’économie » dès le 2e quart du 19e siècle, entre 1838 et 1841, grâce à un soutien financier de la préfecture. Le tillis du chœur est réparé et l’église est dotée d’un nouveau mobilier : un autel, une chaire et une sainte table.
A partir de 1854, la municipalité caresse l’espoir d’édifier une nouvelle église. En effet, M. Roul, ancien député de Bordeaux, choqué par l’état de délabrement du bâtiment après avoir assisté à un office, offre de concourir à une reconstruction complète à hauteur de 10000F. Trois projets successifs sont dressés par l’architecte Viaud, un emplacement est choisi, près de l’actuelle mairie, mais les fonds manquent. En 1859, le projet n’a toujours pas abouti. Les plans sont revus à l’économie, avec notamment la suppression du « gracieux » clocher. Finalement, faute de ressources, et malgré l’appui du sous-préfet, le conseil municipal se désintéresse de la question et se voit refuser l’autorisation de construire une nouvelle église, devant ainsi renoncer au don de M. Roul.
Suite à cet échec, l’église est à nouveau restaurée au cours des années 1860, avec le produit d’une souscription lancée par le curé de Landes, desservant également la paroisse de La Vergne. La charpente, la couverture, les murs et le carrelage sont refaits, tandis que de nouveaux vitraux sont posés. La sacristie date probablement de cette restauration. Vers 1950 puis à nouveau en1967, le plafond et la couverture sont réparés et les murs ré-enduits.
Les vestiges de murs, des pierres tombales présentes sur une propriété voisine et la découverte d’ossements par des habitants pourraient indiquer que le cimetière primitif de La Vergne, ou peut-être celui du prieuré, se trouvait contre le flanc nord de l’église.
L’arbre devant l’église est l’arbre de la Liberté planté le 13 frimaire an 6 (3 décembre 1797).
Datation(s) principale(s) : 12e siècle ; 14e siècle ; 3e quart 17e siècle ; 2e quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle
Date(s) : 1667
Justification de la datation : porte la date
Description
Commentaire descriptif : L’église est orientée : le chœur se trouve à l’est. Composée d’une nef unique, son plan forme un simple rectangle. Le chevet, soutenu par des contreforts d’angle, est plat à l’extérieur, mais forme une abside semi-circulaire à l’intérieur de l’édifice.
La façade occidentale se compose d’une porte surbaissée surmontée d’une étroite baie. A son sommet, un campanile surmonté d’une corniche et d’une croix porte la cloche. La façade comporte pour tout décor un bandeau d’archivolte au-dessus de la porte. Au revers se trouve une niche abritant le bénitier pris dans la maçonnerie.
Le mur nord est percé de deux baies en plein cintre et ne comporte pas d’ornementation. La petite sacristie est accolée contre la paroi nord du chœur. Le mur sud, contre lequel se trouve le prieuré, est aveugle. On peut cependant voir à l’intérieur une baie murée.
Le chœur est plus étroit que la nef. Les deux colonnes engagées de part et d’autre de l’entrée du chœur présentent des chapiteaux ornés de motifs végétaux. Une baie axiale en arc brisé comporte un remplage néogothique.
La voûte d’origine a disparu, elle a été remplacée par une charpente en bois en anse de panier.
Quatre vitraux figurés sont visibles dans l’église. Ils représentent la Vierge tenant l’Enfant Jésus (baie du mur ouest), saint Joseph et saint Martin (baies du mur nord) et l’Adoration des mages (baie du chœur). Ce dernier est signé Adrien Baratte, Clermont-Ferrand.
La cuve baptismale est en marbre noir.
Une plaque à la mémoire des morts de la paroisse pendant les guerres mondiales est visible dans le chœur.
Le chemin de croix a été créé en 2006 par Guy Dessalles, menuisier.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; pierre de taille
Matériau(x) de couverture : tuile creuse
Parti de plan : plan régulier
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 vaisseau
Type et nature du couvrement : charpente en bois apparente
Type de la couverture : toit à longs pans
Technique du décor : sculpture ; vitrail
Représentation : ornement végétal : feuillage ; personnages : saint Joseph, saint Martin, Vierge à l’Enfant ; scène chrétienne : Adoration des Mages
Précision sur la représentation : Chapiteaux ornés de motifs végétaux. Vitraux représentant saint Joseph, saint Martin, la Vierge à l’Enfant et l’Adoration des Mages.
Inscription(s) portée(s) sur l’édifice : « Nicolaus Arnauld prior fecit 1667 » (« Le prieur Nicolas Arnauld fit 1667 »), sur le mur sud, à l’intérieur.
État de conservation : bon état ; restauré
Intérêt de l’œuvre
Œuvre repérée