Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : Cette église, initialement romane, aurait été édifiée au 12e siècle. Elle est érigée sur une légère élévation quadrangulaire qui aurait été clôturée de fossés. Le rapport d’expertise en vue de la vente du presbytère comme bien national évoque la présence d’une ancienne douve où sont plantés des noyers à proximité du mur nord de l’église.
Incendiée par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, l’église a alors perdu son abside semi-circulaire, ses voûtes, une grande partie de ses murs et son clocher.
Reconstruit en moellon au 14e siècle, il ne reste, de l’édifice originel, que la façade occidentale et deux pans de murs de la troisième travée, sur lesquels se distinguent d’anciennes corniches soutenues par des modillons peu travaillés.
A la fin du 18e siècle, en 1784, des réparations de l’église sont envisagées par les habitants qui demandent l’autorisation de dresser un procès-verbal pour évaluer les travaux à prévoir. En 1786, un devis est réalisé, pour le pavage et l’ouverture des croisées de la nef, le crépissage et le blanchiment des murs intérieurs, l’installation de marches neuves pour la tourelle et la reconstruction de la sacristie. Les habitants portent alors réclamation contre ce devis, prétextant qu’une partie des travaux envisagés est inutile.
Au 19e siècle, en 1875, la toiture du clocher, initialement plate, est remplacée par une flèche hexagonale en ardoise.
D’importants travaux de restaurations ont été réalisés dans la 1ère moitié du 20e siècle, avec notamment la réfection des charpentes, de la toiture et du sol, mais aussi l’entretien des murs, afin d’éviter que l’humidité ne détériore les peintures murales, découvertes en 1900.
Dans la 2e moitié du 20e siècle, d’importants travaux de maçonnerie ont été exécutés sur et autour de l’église. Ceux-ci comprenaient la mise en valeur de l’édifice, avec la démolition de bâtiments agricoles placés à proximité, l’assainissement des murs qui présentaient de grosses fissures et la reconstruction, en plâtre, des voûtes et de la toiture. En 1984, le sol du 14e siècle est remis au jour et les marches d’accès à l’église depuis le parvis occidental sont supprimées.
À la fin du 20e siècle, en mai 1993, le conseil municipal fait une demande d’inscription de l’église au titre des Monuments Historiques. Celle-ci est inscrite en totalité depuis février 1994.
En 1900, des peintures murales ont été découvertes par l’abbé Tenaud sur les murs est, nord et sud. Classées Monuments Historiques depuis juillet 1903, elles datent du 14e siècle.
Dès 1933, des travaux de protection des peintures sont envisagés et en 1934 la toiture et le sol sont réparés afin d’éviter que l’humidité ne les détériore.
En 1975, le maire indique au sous-préfet que les travaux d’assainissement des murs ont été réalisés en 1970, avec une subvention accordée la même année par le Conseil Général, mais que la restauration des peintures, promise en 1969, n’a toujours pas été exécutée. Ce n’est qu’en 1976 qu’une subvention, pour des travaux de conservation provisoire des peintures, est accordée à la municipalité. Ces travaux de restauration, sur un devis de l’entrepreneur Robert Baudouin, comprenaient un nettoyage, une refixation et une consolidation provisoire de celles-ci.
Datation(s) principale(s) : 12e siècle ; 14e siècle ; 15e siècle ; 16e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 2e moitié 19e siècle
Description
Commentaire descriptif : L’église de Landes est un édifice de plan rectangulaire à façade principale orientée, c’est-à-dire que le chœur se trouve à l’est. La façade, en pignon découvert, est percée d’un portail en plein cintre à deux voussures reposant sur un cordon sans décor. Au-dessus se distingue une corniche soutenue par des modillons sculptés de motifs géométriques pour la plupart, d’un tonneau pour un et d’une tête humaine pour un autre. La partie supérieure de cette face est percée d’un grand oculus dans lequel est placé un vitrail présentant une Vierge à l’Enfant et des décors végétaux et géométriques.
Les façades nord et sud, flanquées de contreforts, portent au niveau de la troisième travée les traces d’une construction antérieure. Dans la partie supérieure de ces façades se distinguent des corniches, sculptées de pointes de diamants, soutenues par des modillons semblables à ceux de la façade ouest et des baies en plein cintre percées dans la partie inférieure. Le mur sud est percé, en plus, d’une étroite fenêtre en arc brisé, d’une baie à linteau en arc segmentaire, d’une porte basse en arc brisé et d’un oculus surmonté d’une rangée de pointes de diamants.
Le clocher, intégré dans la façade sud, est de forme carrée et couvert d’une flèche en ardoise surmontée d’une croix simple.
Le chevet plat, qui a remplacé une abside semi-circulaire, est percé d’une large baie gothique supportée par quatre petites colonnettes.
À l’intérieur, la nef est divisée en trois travées avec en plus une travée de chœur. Les deux premières sont séparées par des faisceaux de trois piliers à chapiteaux à crochets, supportant des voûtes à croisées d’ogives reliées par des clefs sculptées. L’une présente deux clés croisées et l’autre peut-être une initiale. La troisième travée est limitée par des gros piliers carrés supportant une voûte en plein cintre refaite en plâtre. La quatrième, celle du chœur, comprend une voûte à croisée d’ogives et clef circulaire, supportée par des piliers ronds à chapiteaux sculptés de feuilles de lierre. Un des arcs de cette voûte est percé d’une petite ouverture chanfreinée.
Sur le mur sud se situe une plaque portant les inscriptions : Ci-gît le corps de l’honnête femme Jacquette Ramard, femme de Jacques Giron, sieur du Trévil, âgée de 62 ans, décédée le 22 octobre 1671, priez dieu pour son âme.
Les fenêtres sont dotées de vitraux présentant sainte Élisabeth et le Christ. Un autre, présentant saint Émile, est signé Louis Victor Gesta, peintre verrier à Toulouse.
L’église est également dotée d’un autel en bois sculpté du 18e siècle.
L’église de Landes a la particularité d’accueillir un ensemble peint unique qui occupe une grande partie des murs sud, est et nord.
Le mur nord présente, à partir de l’ouest, l’Annonciation puis la Nativité. Cette dernière figure la Vierge dans un lit et l’enfant Jésus dans son berceau. L’âne regarde l’enfant et au pied du lit de la Vierge se tient Joseph.
Sur le mur nord du chœur est représentée la mise au tombeau du Christ. Ce dernier est étendu sur un tombeau, la Vierge et les saintes Femmes sont autour de lui et une femme est agenouillée à sa tête.
Sur le mur du chevet se situe une Mater Dolorosa (la Vierge de douleur) et dans le contour de la fenêtre sont visibles un buste de saint Louis et une descente de croix.
En retour, le mur sud, à gauche de la fenêtre, offre une scène de Baptême du Christ. Il est nu et à sa gauche se situe saint Jean-Baptiste, vêtu d’un habit jaune, versant l’eau du baptême. À sa droite, un ange ailé, vêtu d’une tenue rouge, tient peut-être un instrument de musique. À la droite, placé sous un écusson aux armes de France (dont on distingue encore des fleurs de lys) on aperçoit ce qui pourrait être un chevalier en prière, peut-être saint Louis.
Le dessin à droite de la fenêtre présente une scène de la vie de Saint-Gilles. On y voit, entre deux arbres, deux archers dont celui en arrière plan est dessiné sans remplissage de couleurs. C’est peut-être dû au fait que le peintre a changé le dessin au milieu de son travail. À leurs pieds se situent deux chiens et de l’animal chassé on ne voit que l’arrière train. Si cette peinture correspond bien à une scène de vie de Saint-Gilles, l’animal est très certainement une biche. À droite des chiens on distingue deux pattes de ce qui serait un cheval au galop.
D’autres décors de peintures sont visibles sur la travée ouest de ce mur, mais aussi sur les piliers de l’église, mais ceux-ci sont très peu lisibles.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; moellon ; pierre de taille
Matériau(x) de couverture : tuile creuse
Parti de plan : plan rectangulaire régulier
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 vaisseau
Type et nature du couvrement : voûte d’ogives
Type de la couverture : toit à longs pans ; pignon découvert
Technique du décor : sculpture ; peinture
Représentation : ornement architectural : tonneau ; ornement figuré : tête humaine ; ornement géométrique : pointe de diamant ; scène chrétienne ; personnages ; saint
Précision sur la représentation : Corniche de la façade ouest soutenue par des modillons sculptés de motifs géométriques, d’un tonneau et d’une tête humaine.
Corniches des façades nord et sud sculptées de pointes de diamants et soutenus par des modillons sculptés de motifs géométriques.
Oculus sur la façade sud surmonté d’une rangée de pointes de diamants.
Peintures murales présentant l’Annonciation, la Nativité, le Baptême du Christ, la mise au tombeau, une descente de Croix et une scène de chasse.
État de conservation : bon état
Intérêt de l’œuvre
Date(s) et nature de la protection MH : 1903/07/11 : classé MH ; 1994/02/28 : inscrit MH
Précisions sur la protection : Parois décorées de peintures murales : classement par arrêté du 11 juillet 1903.
Église : inscription par arrêté du 28 février 1994.
Œuvre étudiée