Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : L’église Saint-Vivien remonte au 12e siècle, comme en attestent le portail et la fenêtre de la façade occidentale, ainsi que les chapiteaux visibles à l’intérieur, appartenant au style roman et apparentés à la sculpture d’Aulnay, de Fenioux ou de Varaize. Sans doute très endommagée dès le Moyen-Age, peut-être pendant la guerre de Cent ans, elle a été remaniée à la période gothique, vers le 15e siècle. De cette époque datent la baie du chevet (aujourd’hui murée), les contreforts du chœur, la porte murée du mur sud de la nef et le dais sculpté visible à droite du portail principal. De plus, la maçonnerie de la façade occidentale montre qu’elle a subi d’importantes interventions, voire un remontage complet : les colonnes contreforts des angles ont été supprimées (à l’exception de leur base), des éléments des bandeaux ont disparu, des anomalies apparaissent dans la disposition des pierres (notamment à gauche du portail). Suite aux travaux de réfection de la place et à la découverte de restes de pavages, l’hypothèse que la façade aurait été reculée et la nef réduite, a été avancée.
Le clocher paraît difficilement datable, par l’absence d’ornementation. Probablement édifié sur une base médiévale, les parties hautes ont été remaniées comme le montrent les ouvertures différentes sur chaque face et l’utilisation du moellon au lieu de la pierre de taille. Côté ouest, on peut notamment voir sous les baies géminées le contour d’une ancienne fenêtre murée. Le chevet a très probablement lui aussi été remanié : en effet, l’utilisation du toit à un pan en couverture est très inhabituelle. L’absence de document ou d’élément architectural datant ne permet toutefois pas d’avancer une période précise pour ces transformations.
Au début du 19e siècle, l’église est dite en bon état. Elle accueille également les paroissiens de Vervant dont l’église a été détruite et ne sera reconstruite qu’en 1882. En 1846, l’édifice s’est dégradé puisqu’il est dit en mauvais état et insuffisant pour la population : « la couverture aurait besoin d’être faite à neuf, un des murs de la nef manque par la base, l’autre a perdu son aplomb, la nef n’est point pavée, la grande porte est en lambeaux par vétusté ». En 1872, l’édifice est « dans le plus grand état de délabrement : le clocher et la façade nécessitent des réparations, le lattis qui recouvre la nef menace de s’effondrer, l’escalier du clocher est impraticable et la sacristie n’est qu’un sombre réduit à la base de celui-ci.
Les travaux les plus urgents comprenant la réfection de la nef et du fronton de la façade occidentale sont réalisés en 1874 par l’entrepreneur Alphonse Tardy. Selon une lettre du curé de Paillé qui assurait alors le culte, la nef fut en grande partie démolie et reconstruite, ne laissant pour les cérémonies durant les travaux que le petit espace du chœur. Le reste des travaux, notamment la réfection du clocher, sont mentionnés dans les délibérations du conseil municipal en 1876 et 1877, mais on ignore s’ils ont bien été réalisés. Un projet de surélévation du clocher dessiné par l’architecte Aimé Bonnet en 1877, probablement trop ambitieux pour les finances de la commune, est resté sur le papier. Les vitraux, le retable du chœur et le reste du mobilier sont également datables de la 2e moitié du 19e siècle.
La couverture en tuile mécanique est probablement le résultat d’une réfection mentionnée dans les délibérations municipales en 1903. La cloche actuelle date de 1947 et fait suite à une histoire mouvementée. Suite à la tempête de 1781, la cloche aurait été une première fois changée, puis une seconde fois en 1858 (elle se serait coupée en deux), puis enfin en 1947 (la précédente est tombée du clocher en 1945 après que des jeunes gens aient tiré trop fort sur la corde).
La façade occidentale a été inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 18 février 1925, protection étendue aux colonnes du chœur le 22 août 1949. L’édifice a été restauré au début des années 1970, avec la consolidation de la façade occidentale et de la première travée de la nef, le remplacement de la voûte et la réfection des enduits.
Datation(s) principale(s) : 12e siècle ; 15e siècle ; 3e quart 19e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 4e quart 20e siècle
Description
Commentaire descriptif : L’église est orientée, c’est-à-dire que le chœur se situe face à l’est. Elle comprend une nef unique rectangulaire, un chœur également rectangulaire et plus étroit, flanqué au nord d’un clocher carré.
La façade occidentale présente un portail roman en plein cintre, à trois voussures supportées par des colonnettes dont deux ont disparu. Les chapiteaux qui surmontent ces dernières sont sculptés et représentent des animaux fantastiques, des rinceaux et deux têtes humaines grimaçantes encadrées d’animaux. Leurs abaques sont ornées de besants affrontés et se prolongent sur une partie de la façade. La voussure intérieure est décorée de marguerites, les deux autres de feuillages stylisés. Elles sont surmontées d’un bandeau d’archivolte sculpté de pointes de diamant. La fenêtre en plein cintre surmontant le portail possède une seule voussure et deux colonnettes à chapiteaux ornés de feuillages. Deux cordons à la base et au sommet des colonnettes se prolongent sur le reste de la façade. A droite du portail se trouve une console sculptée d’une figure aux oreilles pointues et un dais qui devaient accueillir une statue. A l’angle gauche de la façade, se trouve la base de colonnes contreforts aujourd’hui disparues. Le pignon découvert est surmonté d’une croix.
La nef, couverte d’une fausse voûte de plâtre en arc brisé et d’une toiture à longs pans de tuile mécanique, est aveugle au nord et éclairée par deux baies en plein cintre sans décor au sud. Le mur sud présente également la trace d’une porte en arc brisé murée. Le chevet est couvert d’un toit à un pan également de tuile mécanique, et est épaulé de quatre contreforts. Il présente au sud deux baies en plein cintre et à l’est une grande fenêtre en arc brisé murée. Le clocher, à la toiture en pavillon de tuile creuse, est accolé au nord. Il est percé d’étroites baies en plein cintre au rez-de-chaussée et d’autres ouvertures au sommet : deux baies géminées à l’ouest, une étroite baie au sud, deux étroites baies à une voussure chacune au nord et à l’est.
A l’intérieur, les chapiteaux des colonnes engagées des quatre angles de la nef présentent des décors végétaux ainsi qu’une tête grimaçante aux cheveux hérissés et aux oreilles pointues. Ceux de l’arc triomphal en arc brisé, plus imposants, sont sculptés de deux grandes goules à droite, de griffons affrontés à gauche, formant l’illusion d’hommes accroupis dans une position obscène. Deux autres chapiteaux sculptés de feuillages sont visibles dans le chœur.
Le mobilier se compose de bancs clos, d’un confessionnal, d’une cuve baptismale carrée, d’un chemin de croix en plâtre et d’un autel de style néoroman surmonté d’un retable. Ce dernier s’organise autour d’une niche abritant la statue du Sacré-cœur et comprend deux colonnes torsadées supportant un entablement en plein cintre coiffé d’urnes et d’une croix, des chutes de feuillages ainsi que les statues de la Vierge de Lourdes et de saint Joseph à l’Enfant. Les vitraux représentent saint Vivien, saint Martin, saint Louis et saint Benoît.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; pierre de taille ; moellon
Matériau(x) de couverture : tuile mécanique ; tuile creuse
Parti de plan : plan régulier
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 vaisseau
Type et nature du couvrement : fausse voûte en berceau brisé
Type de la couverture : toit à longs pans ; toit à un pan ; toit en pavillon
Technique du décor : sculpture ; vitrail
Représentation : ornement géométrique : volute, pointe de diamant ; ornement animal : animal fantastique, griffon ; ornement végétal : fleur, feuille ; personnages : saint Louis, saint Martin, saint Benoît, saint ; ornement figuré : tête, grotesque
Précision sur la représentation : Chapiteaux des colonnettes du portail sculptés d’animaux fantastiques, de rinceaux et de deux têtes humaines grimaçantes encadrées d’animaux, abaque ornée de besants affrontés. Voussure intérieure décorée de marguerites, les deux autres de feuillages stylisés. Bandeau d’archivolte sculpté de pointes de diamant.
Fenêtre surmontant le portail ornée de chapiteaux à feuillages.
A droite du portail, console sculptée d’une figure aux oreilles pointues et dais.
Pignon découvert est surmonté d’une croix.
Chapiteaux des colonnes engagées des quatre angles de la nef présentant des décors végétaux ainsi qu’une tête grimaçante aux cheveux hérissés et aux oreilles pointues. Chapiteaux de l’arc triomphal sculptés de deux grandes goules à droite, de griffons affrontés à gauche. Chapiteaux sculptés de feuillages sont visibles dans le chœur.
Vitraux représentant saint Vivien, saint Martin, saint Louis et saint Benoît.
État de conservation : bon état ; restauré
Intérêt de l’œuvre
Date(s) et nature de la protection MH : 1925/02/18 : inscrit MH ; 1949/08/22 : inscrit MH
Précisions sur la protection : Façade occidentale inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 18 février 1925, protection étendue aux colonnes du chœur le 22 août 1949.
Œuvre repérée