Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : L’histoire de Tonnay-Boutonne est étroitement liée à celle de son donjon. Plusieurs sources mentionnent, de façon parfois contradictoire, les origines d’une seigneurie à Tonnay-Boutonne.
Le nom de Gilles de Tonnay-Boutonne apparaît dès 1099 mais aucune généalogie n’est clairement établie à partir de cette date.
Le premier document écrit remonterait en 1032 et 1047. Geldoin de Tonnay, 4e fils de Guillaume 1er de Parthenay, est mentionné entre 1058 et 1094.
Dès le 12e siècle, la ville de Tonnay-Boutonne est une place forte partiellement entourée de douves. La seigneurie appartient à la maison de Parthenay et ce jusqu’au 13e siècle. Raoul de Tonnay, dit « Raoul Geldoin », apparaît dans les textes de 1105 à 1131. En 1208, Raoul de Machecoul est mentionné comme seigneur de Tonnay-Boutonne. L’oppidum de Tonnay-Boutonne est mentionné dès 1223. Il s’agit d’un terrier sur lequel est bâti un donjon dit « Tour de Ganne ». En 1242, Louis IX s’empara du château du comte qui avait pris le parti des anglais. La ville passa à la couronne de France pendant environ cinquante années avant d’être, en 1305, échangée par Philippe IV le Bel à Guillaume de Maumont contre d’autres biens.
Au 17e siècle, plusieurs membres de la famille de la Mothe-Fouquet se succèdent à la tête de la seigneurie de Tonnay-Boutonne. Les fils de la Mothe-Fouquet, protestants, émigrèrent après la révocation de l’Édit de Nantes en 1685.
Au 18e siècle, la carte de Cassini mentionne Tonnay-Boutonne comme une cité fortifiée. C’est à cette période que le donjon, acquis en 1772 par Louis Pharamond Pandin de Narcillac, perdit sa fonction résidentielle au profit du logis seigneurial bâti en contre-bas de l’oppidum, au nord-est.
Au début du 19e siècle, les héritiers du baron de Narcillac vendirent le château de Tonnay-Boutonne au Maître Alexis-François Pallet de Blanzay. Ce logis seigneurial est conservé. D’importants remaniements ont été effectués durant la 2e moitié du 18e siècle et notamment la suppression de l’étage du bâtiment au sud.
Le donjon et le logis seigneurial connaissent par la suite différents propriétaires dont Monsieur de Sérigny, également mentionné comme propriétaire du château du Luret.
Par la suite, le logis seigneurial, devenu la propriété des Sœurs de Saint-Joseph de la Providence est acquis par la commune de Tonnay-Boutonne pour y installer la maison d’école.
La Tour de Ganne et son monticule, dans un état de délabrement avancé, sont définitivement détruits à la fin des années 1830 mais n’apparaissent déjà plus sur le plan cadastral napoléonien de 1829.
Au 20e siècle le site devient le Centre administratif polyvalent de la Tour et la maison d’école accueille la bibliothèque.
Malgré de nombreux remaniements, le tissu urbain actuel de Tonnay-Boutonne reste fortement marqué par l’organisation médiévale de la ville. Les rues se sont développées de façon concentrique autour du donjon (rue du Four Banal, rue des Greniers, rue de l’Abreuvoir, rue de l’Église) et de part et d’autre de l’axe principal en S reliant la Boutonne à la porte Saint-Pierre (rue Barbacane, rue de l’Aumônerie, rue de la Vieille caserne, rue Rose, rue des Roberts, rue Traversière, rue de l’Âne vert, rue Reculons).
Si certains vestiges médiévaux ont été conservés, notamment la porte Saint-Pierre et le logis seigneurial, aucun élément ne permet d’établir précisément le tracé intégral des anciens remparts. Cependant, en 2008, un diagnostic archéologique conduit par le Conseil Général de la Charente-Maritime, dans le cadre du projet municipal d’aménagement d’un parking paysager rue des Douves, a permis de mettre au jour la présence passée d’un rempart médiéval sur un terrain dont la topographie laissait présager son existence. Les fouilles ont révélé, derrière un fossé, un talus constituant le corps de l’ancien rempart. Des aménagements intra-muros ont été découverts : un fossé de drainage, un niveau de circulation bordier et des restes d’occupation. La matériel mis au jour a permis de dater le talus du 12e et 13e siècle. La diagnostic indique que la zone était encore occupée au 16e siècle.
Ces travaux archéologiques associés à la topographie actuelle permettent toutefois d’établir de façon hypothétique le réseau des anciens remparts de la ville.
Datation(s) principale(s) : Moyen Age ; Temps modernes ; Époque contemporaine ; détruit
Description
Commentaire descriptif : La ville fortifiée n’est connue qu’à travers une gravure de 1610 réalisée d’après un dessin de Claude Chastillon daté de 1604/1605. Le plan de ville dressé par Claude Masse en 1717 donne une idée plus précise de l’implantation des éléments fortifiés.
Au sud, Tonnay-Boutonne était naturellement protégée par la Boutonne et les marais.
D’après les documents cités, deux portes fortifiées marquaient l’entrée de la cité. La porte Saint-Pierre, porte principale à pont-levis, permettait l’accès par le chemin de La Rochelle. La porte Saint-Nicolas marquais l’accès par la route de Tonnay-Charente. Il semble qu’une troisième porte est pu être présente à l’est, sur la route du Luret. Claude Masse l’indique sur son plan sans renseigner sur son appellation.
La Tour de Ganne se dressait au centre du bourg, sur un oppidum, à l’emplacement de l’actuel Centre polyvalent de la Tour. Le donjon se présentait comme une tour quadrangulaire, édifiée en grand appareil, analogue à celles de Taillebourg, Matha, Pons et de l’Isleau. Il se développait sur trois niveaux d’élévation.
Sur des relevés réalisés en 1717, Claude Masse représente, à l’est de l’oppidum, la Maison Seigneuriale, un colombier et l’église ; au sud les greniers du Seigneurs. Le colombier a disparu et les greniers ont fait place à une maison de maître bâtie dans la 2e moitié du 19e siècle.
La maison seigneuriale est conservée mais elle a été remaniée au fur et à mesure de ses différentes affectations. Elle se compose de deux logements. Les façades principales établies sur une cour fermée sont orientées au sud-est.
La porte Saint-Pierre, bâtie au nord du bourg, est le dernier ouvrage de maçonnerie conservé des fortifications médiévales de Tonnay-Boutonne.
Intérêt de l’œuvre
Œuvre repérée