Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : Au milieu du 14e siècle, Pons de Mortagne désirant le salut de son âme abandonne aux Carmes un terrain pour y édifier un couvent placé sous le vocable de la Benoiste Vierge Marie. Des terres attenantes y sont adjointes pour former un espace entouré de hauts murs.
Le couvent est doté d’une église (Notre-Dame des Carmes du Mont-Carmel) qui possède une chapelle fondée par les seigneurs de Contré et Ferrières. Marguerite de Mortagne, morte en 1384, et son fils Jean II de Clermont, mort en 1400, sont inhumés dans cette église. Du 14e siècle, subsiste une travée voûtée d’ogives.
En 1568, lors de la troisième guerre de religion, le couvent est pillé et brûlé. Grâce à plusieurs donations de fidèles et autres communautés, ainsi qu’à l’activité des frères, le couvent est réhabilité à la fin du 16e et au début du 17e siècle. En 1613, il se dit que le couvent est ruiné et que les religieux ont élu demeure dans une petite chambre inconfortable située au-dessus de la chapelle. C’est à cette époque qu’il se relève de ses ruines car Louis XIII y contribue par lettres, et ceci, en date de juin 1614.
En 1700, bien qu’il soit encore en ruine, le couvent accueille le duc d’Anjou en route pour l’Espagne, où celui-ci va régner sous le nom de Philippe V.
En 1730, les religieux sont au nombre de huit soit sept prêtres et un frère laïc.
Devenues par la suite bien national, les terres sont vendues les 27 avril et 3 mai 1791. Les bâtiments sont aliénés en 1796.
Ce couvent était doté d’un cimetière situé devant les logements actuels.
Les bâtiments actuels sont mentionnés sur le plan cadastral de 1835. La façade principale daterait de la 1ère moitié du 19e siècle. La date 1848 est mentionnée sur l’agrafe du linteau d’un des hangars agricoles de cette propriété.
Datation(s) principale(s) : 14e siècle ; 16e siècle ; 17e siècle ; 1ère moitié 19e siècle
Date(s) : 1848
Justification de la datation : porte la date
Description
Commentaire descriptif : Un premier bâtiment, comprenant probablement trois anciens logements, compose cet ensemble. Celui-ci, doté d’une façade en moellon enduit, présente des baies à encadrement droit.
La façade arrière est percée de différentes ouvertures disposées sans travée.
En retour, à l’arrière, on trouve une première série de dépendances comprenant certainement une ancienne buanderie et quelques servitudes.
En retour, côté cour avant, se situe le corps en moellon et pierre de taille accueillant l’ancienne chapelle de l’église du couvent. Il subsiste aujourd’hui une travée complète ainsi qu’un mur avec le début d’un arc placé immédiatement à gauche : cet arc appartenait à l’église et la travée voûtée est un vestige de la chapelle Saint-Roch. Cette hypothèse est confirmée par un état des lieux de 1632 qui indique qu’à cette époque, seule la chapelle était encore voûtée, tandis que de l’église, ruinée, il ne restait que les murs. La voûte repose sur une croisée d’ogives, avec au centre une clé de voûte sculptée d’un écusson nu (peut-être à l’origine peint) et de feuillages stylisés. Les ogives reposent sur quatre culs de lampe sculptés, tous de factures différentes. Près de l’entrée, l’un figure un petit personnage les bras levés, semblant supporter le cul de lampe, l’autre est nu : la forme des culs de lampe, en angle, indique que l’entrée actuelle de la pièce se trouve à l’extrémité est de la chapelle primitive : la grande baie d’entrée devait plutôt être en réalité une vaste fenêtre. Les deux autres culs de lampe, au fond de la pièce, représentent un visage assez simple et un buste d’ange portant des armoiries à ce jour non identifiées. La forme de ces culs de lampe indique que la chapelle primitive se poursuivait de ce côté, ce que confirment les départs d’une autre voûte situés au-dessus et visibles depuis la mezzanine. Au revers de l’actuelle façade se trouvent les restes d’une peinture murale, malheureusement trop fragmentaire.
Un bâtiment de dépendances se situe dans la cour arrière de cet ensemble. Il abrite une grange, une étable ainsi que des hangars agricoles.
Une fontaine carrée ornée de pilastres et un portail à deux piliers en pierre de taille se situent dans le jardin arrière. Différents portails à piliers en pierre de taille donnent accès à cet ensemble depuis la rue des Carmes.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; moellon ; enduit
Matériau(x) de couverture : tuile creuse
Vaisseau(x) et étage(s) : rez-de-chaussée ; 1 étage carré
Parti d’élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit à longs pans
Technique du décor : sculpture
Représentation : ornement architectural : écu ; ornement figuré : ange, tête d’homme, homme
Précision sur la représentation : Culs-de-lampe et clé de voûte sculptés d’un ange, d’une tête humaine, d’un personnage levant les bras et d’armoiries.
État de conservation : bon état ; remanié
Intérêt de l’œuvre
Œuvre repérée, propriété d’une personne privée
En images…






