Le logis des Églises d’Argenteuil

le logis des Églises d'Argenteuil
Une vue d’ensemble du logis.

Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.

Historique

Commentaire historique : Ce logis aurait pour origine le fief des Métairies, relevant de la vicomté d’Aulnay. Cité dès 1545, le « domaine et fief appelé les Métairies, sur la paroisse des Églises d’Argenteuil, bâtiments, jardins, prés, vignes et terres labourables, est cédé en 1755 par Charles-Maurice Barreau, seigneur de Périgné, à Claude-Jean Normand du Fié, receveur des tailles de l’élection de Saint-Jean d’Angély. Celui-ci s’intitule ainsi seigneur des Églises d’Argenteuil, titre réservé auparavant aux Hospitaliers de Courant, gestionnaires de la commanderie des Églises. C’est lui qui aurait fait édifier le logis actuel. Selon cette théorie, les bâtiments primitifs, dessinés sur l’atlas de Trudaine de 1747, auraient donc disparu.

Un plan de la propriété, réalisé en 1761 par l’architecte Hilaire Tavant, indique qu’à cette époque le bâtiment principal et ses deux ailes plus basses étaient édifiés, ainsi que le pigeonnier. Il montre également les dépendances « à bâtir à neuf », encadrant trois côtés de la basse cour, sur la gauche du logis. Ces bâtiments auraient été construits vers 1794-1795 seulement, si l’on en croit un paiement par Jean-Guillaume Normand du Fié concernant 100 barriques de chaux et 20 000 tuiles. Mentionnés sur le cadastre napoléonien de 1822, il n’en reste aujourd’hui que le corps prolongeant le logis, assez remanié dans la 2e moitié du 20e siècle, ainsi que des traces d’ouvertures dans le mur de clôture.

Le plan de 1761 figure également de vastes jardins à la française, semble-t-il seulement partiellement réalisés. Si l’on peut toujours voir le parterre avec les quatre statues, la « grande pièce de verdure » et le « jardin bas » (potager entouré de fossés en eau), en revanche les labyrinthes, les bosquets et les boulingrins (parterres gazonnés en creux) n’ont semble-t-il jamais été aménagés. Quant au bâtiment en rez-de-chaussée près du pigeonnier, non figuré sur les plans de 1761 et 1822, il pourrait dater de la 2e moitié du 19e siècle. Les matrices cadastrales mentionnent la construction d’un nouveau logement pour l’année 1859 ainsi que deux augmentations de construction pour 1871, qui n’ont toutefois pas été identifiées.

A cette époque, le logis appartient à Sixte-Guillaume Normand du Fié, médecin-major de la garde impériale sous le Second Empire, conseiller général et maire des Églises d’Argenteuil. Érudit reconnu, propriétaire d’une importante bibliothèque littéraire et historique qu’il ouvre aux chercheurs, il fait restaurer et moderniser la propriété (installation du chauffage à air chaud, électricité). Des cartes postales anciennes donnent une idée des riches tapisseries, papiers peints et objets de collection qui ornaient les pièces de réception au début du 20e siècle. On lui doit également la citerne à l’extrémité de la propriété, qui aurait été construite en 1897. Elle était dotée d’une puissante pompe et d’une éolienne (abattue en 1972) et permettait d’alimenter, via une canalisation de 800 mètres, les bassins du parc, le logis et les bâtiments de ferme. Mort en 1916 sans postérité, Sixte lègue le domaine à la branche voisine des Normand d’Authon qui le possède toujours aujourd’hui.
Datation(s) principale(s) : 3e quart 18e siècle ; 4e quart 18e siècle ; 2e moitié 19e siècle ; 4e quart 19e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 2e moitié 20e siècle
Auteur(s) : Tavant Hilaire (architecte)
Justification de l’attribution : attribué par source

Description

Commentaire descriptif : Le logis proprement dit, couvert d’un toit à longs pans et à croupes sommé d’épis de faîtage, possède une double orientation. La façade sur cour, au sud-est, présente cinq travées, celle au nord-ouest en possède trois. Le rez-de-chaussée surélevé est accessible de chaque côté par un escalier symétrique en fer à cheval. Un passage reliant cour et jardin, est aménagé sous les deux escaliers et la partie centrale du logis. Deux ailes plus basses, de trois travées chacune, flanquent le bâtiment principal. Celle de gauche est prolongée par un bâtiment percé d’un oculus, d’une baie en arc segmentaire ainsi que d’un grand arc également segmentaire d’où émerge un escalier à deux volées. Toujours dans le prolongement se trouve un bâtiment de dépendance en partie remanié, présentant des fenêtres en arc segmentaire en partie haute.

A droite du corps principal se trouve un pigeonnier carré couvert d’ardoise (primitivement d’ardoise et de tuile plate d’après la propriétaire). A l’intérieur, on peut encore voir les 400 boulins et le système qui supportait l’échelle tournante. A proximité se trouve un long bâtiment de dépendance en rez-de-chaussée.

Côté jardin, le parterre est orné de quatre statues représentant trois divinités gréco-romaines, Mercure, dieu du commerce avec son caducée, Diane, déesse de la chasse avec son arc et son chien, Bacchus, dieu de la vigne avec une grappe de raison, ainsi qu’un paysan appuyé sur une bêche. Trois bassins et un potager entouré de fossés complètent le parc, dont la plupart des arbres ont été abattus par la tempête de 1999. On peut également voir une croix, peut-être d’origine médiévale, qui pourrait être une ancienne croix de chemin ou bien la croix de l’ancien cimetière des Églises d’Argenteuil (supprimé sous le mandat de maire de Sixte Normand du Fié).

La propriété compte plusieurs portails remarquables. L’imposant portail principal, sur la route nationale, présente quatre piliers moulurés, surmontés de vases débordant de fleurs sculptées, ainsi qu’une grille ouvragée au décor de volutes. Le portail donnant sur la rue du Lavoir possède deux piliers surmontés d’urnes et une grille du même style. Enfin, celui séparant la cour principale de la basse cour où se trouvaient les dépendances, comprend deux piliers sculptés de pilastres à bossages, surmontés de vases à fleurs et flanqués d’ailerons à volutes.

A l’extrémité du champ attenant au logis se trouve un bâtiment circulaire sans porte, percé de fenêtres en plein cintre : il s’agissait d’un réservoir d’eau non potable, autrefois mue par une éolienne aujourd’hui détruite. D’après la propriétaire, les fenêtres étaient pourvues de vitraux colorés qui ont également disparu.
Matériau(x) de gros-œuvre  et mise en œuvre : calcaire ; moellon ; enduit
Matériau(x) de couverture : tuile creuse
Vaisseau(x) et étage(s) : sous-sol ; rez-de-chaussée surélevé ; 1 étage carré
Parti d’élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit à longs pans ; croupe
Emplacement, forme et structure de l’escalier : escalier de distribution extérieur : escalier en fer-à-cheval, en maçonnerie ; escalier de distribution extérieur : escalier tournant, en maçonnerie
Technique du décor : sculpture
Représentation : ornement géométrique : volute ; ornement architectural : vase, urne, pilastre ; ornement végétal : fleur ; personnages : homme, figure mythologique
Précision sur la représentation : Statues représentant trois divinités gréco-romaines, Mercure, Diane, Bacchus, ainsi qu’un paysan appuyé sur une bêche.
Portail principal orné de vases débordant de fleurs sculptées. Portail donnant sur la rue du Lavoir décoré d’urnes. Portail séparant la cour principale de la basse cour sculpté de pilastres à bossages, de vases à fleurs et d’ailerons à volutes.
État de conservation : bon état

Intérêt de l’œuvre

Œuvre repérée, propriété d’une personne privée

En images…

8 Impasse du Lavoir, Les Églises-d'Argenteuil, France

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