Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : Une des plus anciennes mentions de Chantemerle et de son logis remonterait à la fin du 15e siècle, avec le seigneur Pierre Bauldouyn, également seigneur de Poursay et de Torxé, selon Jean Texier. Au début du 17e siècle, la seigneurie est vendue aux d’Abillon, dont le père est seigneur de Beaufief. Vers 1650, la seigneurie est vendue à Daniel Mallat. Au 19e siècle, le logis appartient à Evariste Augier de Lajallet, ancien maire de la commune qui réalise de nombreux travaux sur la maison.
Par son importance, il se peut que le logis de Chantemerle détenait la plus grande partie des maisons, fermes et moulin du bourg se plaçant ainsi au plus haut rang hiérarchique et procurant du travail agricole et viticole aux habitants du bourg.
La maison de maître actuelle aurait été construite à la fin du 18e siècle, sur d’anciennes fondations. Elle devait être recouverte d’un toit à longs pans. La date de 1788 précisée sur l’ouverture d’une dépendance ainsi que l’imposte décoré remployé sur le mur orienté à l’est de la maison pourraient être des témoignages du logement de cette époque. Au 19e siècle, un étage de comble est ajouté dans une mansarde dans le but de réaliser un second étage, qui ne sera jamais abouti. La souche de cheminée en brique est réalisée vers 1914.
Cette ancienne exploitation agricole et viticole est en activité jusqu’à la fin du 19e siècle, période où le phylloxera est fatal aux vignes du domaine. Les anciens chais d’eau de vie et de cognac occupent les dépendance de l’est, à l’extrémité desquels un alambic était installé. Les écuries, une étable et le logement des fermiers, sont installés dans les dépendances en face. Actuellement, les dépendances de l’est servent aux propriétaires et celles de l’ouest ont été réaménagées en maisons privées. Un four et un pigeonnier existaient notamment dans cette partie. Selon le plan cadastral de 1830, deux petites dépendances en L sont mentionnées à l’ouest des dépendances mais elles ne semblent plus appartenir au logis.
Sur les deux portails découverts qui encadrent le terrain, seulement le portail du nord aurait gardé sa largeur d’origine. Celui de l’entrée aurait été agrandi dans la 2e moitié du 20e siècle. La grille et des pommes de pin qui appartenaient au portail seraient actuellement sur le portail de l’Hôtel de Lajallet à Saint-Jean d’Angély.
Datation(s) principale(s) : 4e quart 18e siècle ; 2e moitié 19e siècle ; 2e moitié 20e siècle
Date(s) : 1788
Justification de la datation : porte la date
Remploi : remploi
Description
Commentaire descriptif : On accède au domaine par un portail en pierre de taille orné de pilastres surmontés de chapiteaux et d’adoucissements. La maison de maître se trouve au centre de la cour et domine le jardin et le vivier au nord. De part et d’autre, des dépendances forment deux bâtiments de plans allongés.
La maison est organisée sur quatre niveaux. Une mansarde recouverte d’ardoises est éclairée par des lucarnes. Un étage de soubassement est aménagé sous la première travée est occupe la largeur de l’édifice. Les deux façades, devancées par deux cours ouvertes, sont encadrées par des chaînages d’angle harpés, mais elles offrent deux vues différentes. La façade sud est organisée en cinq travées. La porte centrale est encadrée par des pilastres en bossage et surmontée d’un linteau avec clef saillante et corniche moulurée soutenue par deux fines consoles ornées. Les fenêtres reposent sur des appuis moulurés et des clefs saillantes dominent les ouvertures des étages. Les lucarnes ont des frontons en anse de panier alors que celle du centre est à fronton triangulaire avec des adoucissements ornés. La façade nord offre sept travées avec porte centrale. Seulement quatre lucarnes surmontent les travées latérales puisqu’un fronton triangulaire couvre les trois travées centrales. Deux pilastres soutiennent les extrémités du fronton sur la hauteur de la façade.
Les dépendances sont couvertes de toits à longs pans à une croupe à chaque extrémité et sont recouvertes de tuiles creuses. Plusieurs travées sont visibles, et la plupart des ouvertures sont à encadrement en pierres plus ou moins régulières. Une imposante porte en plein cintre avec clef datée et sommiers saillants ouvre sur un chais. Les ouvertures de la cellule charentaise située dans la dépendance côté ouest ont été comblées, et des trous de pigeon sont encore visibles. Un puits était présent à l’extrémité de la dépendance est.
Le jardin au revers de la maison offre une perspective jusqu’au ruisseau La Soie, au nord. Dans l’alignement des portes de la maison on retrouve un escalier, un socle anciennement support d’un cadran solaire, une petite fontaine dont le déversoir est en forme de coquille, un vivier et le portail ouvrant sur un long terrain. Deux imposants yuccas âgés devancent le vivier.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; moellon ; pierre de taille ; enduit
Matériau(x) de couverture : ardoise ; tuile creuse
Vaisseau(x) et étage(s) : étage de soubassement ; rez-de-chaussée ; 1 étage carré ; étage de comble
Parti d’élévation extérieure : élévation ordonnancée
Type de la couverture : toit à longs pans brisés ; croupe brisée
Technique du décor : sculpture
Représentation : ornement végétal : bouquet, acanthe ; ornement animal : coquille
Typologie : Ferme à bâtiments organisés ; maison de maître ; en retrait de la rue ; 7 travées ; porte centrale ; portail découvert ; cour fermée.
État de conservation : inégal suivant les parties
Intérêt de l’œuvre
Œuvre repérée