Château de Vervant

château de Vervant
Une vue aérienne du château,

Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.

Historique

Commentaire historique : La seigneurie de Vervant est attestée depuis au moins le 14e siècle, qui est alors aux mains de la famille de La Rochandry. Au 15e siècle, Après le mariage de Jeanne de La Rochandry et de Charles Poussard, seigneur de Brizambourg, le domaine entre dans le patrimoine de ce dernier.
Lors du dramatique siège de Saint-Jean d’Angély qui commença le 29 mai 1621, le roi Louis 13 réquisitionna le site du Château de Vervant et en fit son quartier général. Il y demeura quelques semaines avant de s’installer à Saint-Julien de l’Escap pour être au plus près des opérations du siège.
Après être passé aux mains de plusieurs familles, le château revient, en 1720, à Michel-Charles Amelot, marquis de Gournay. Peu de temps après, en 1735, la terre est cédée à Antoine de Crès, seigneur d’Angle, qui la transmet à son fils, Louis, lequel s’endette fortement pour l’embellissement du château.
Le domaine est mis en vente à la fin du 18e siècle, et c’est Jean Martell, riche négocient de Cognac, qui en fait l’acquisition.
Au début du 19e siècle, le domaine revient à la famille Goulard, dont les descendants étaient propriétaires du château au 17e siècle.
La famille Sénigou du Rousset de Roumefort du Cluzeau en devient propriétaire au 19e siècle, et gardera le domaine jusque dans le 4e quart du 20e siècle, date à laquelle monsieur Guillet achète le château. Il en sera le propriétaire de 1976 à 2012.

Du château primitif, il ne reste qu’un pan de mur retrouvé dans une douve et une tour à toit en poivrière, située dans la partie des bâtiments de dépendances, datée de 1573 et portant les initiales PB-PB (?).
Le château tel qu’il se présente aujourd’hui date des 18e et 19e siècles.
Le corps principal, un bâti rectangulaire entre deux pavillons carrés, aurait été totalement reconstruit au 18e siècle, avec en plus l’ajout de la terrasse à balustres côté façade arrière et du pavillon sud, qui aurait été construit en 1755. La grille d’entrée du château ainsi que les piliers qui l’encadrent datent du 18e siècle et proviendraient, d’après le docteur Texier, du château de Salignac de Pons, mais aucun document ne permet de corroborer cette hypothèse.
À la fin du 19e siècle, la toiture a été changée pour un toit à longs pans à croupes brisées en ardoise et un avant-corps a été apposé sur la façade antérieure.

Les bâtiments de dépendances ont été très modifiés au cours du 19e siècle. Au début du 19e siècle, le plan cadastral de 1822 mentionne des bâtiments de plan carré formant une troisième cour close. Des constructions primitives, sont encore visibles l’aile perpendiculaire au logis et l’aile en fond de cour. Ces dernières, probablement couvertes de tuile creuse à l’origine, ont reçu de l’ardoise peut-être à la fin du 19e siècle. L’aile à gauche a été détruite dans la 2e moitié du 19e siècle, et la partie centrale de l’aile droite est aujourd’hui un mur de clôture percé d’un portail à piliers.
La partie faisant la jonction entre le corps du logis et l’aile perpendiculaire à celui-ci, non figurée sur le plan de 1822, pourrait avoir été érigée dans la 2e moitié du 19e siècle.
Le corps de dépendances placé dans le prolongement sud de la tour cylindrique a été fortement remanié, avec l’ajout de faux mâchicoulis au sommet de la façade et le remaniement des ouvertures basses.

Dans le 4e quart du 20e siècle, en 1976, lorsque le château est racheté, celui-ci est dans un certain état de vétusté. Des travaux sont alors entrepris par le propriétaire, qui lui a donné son aspect actuel. Des portails à piliers ont été reconstruits à l’identique, selon des plans anciens, et le jardin à la Française a été reconstitué, agrémenté de parterres végétaux, d’allées et d’une fontaine centrale dans la première partie. La seconde partie du jardin, celle située au delà des douves, a été entièrement créée par le dernier propriétaire.
Le bâtiment situé à proximité du portail d’entrée, l’ancienne maison du gardien, a été construite en 1925, d’après des plans de l’architecte angérien André Guillon.
Datation(s) principale(s) : 3e quart 16e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 20e siècle ; 21e siècle
Date(s) : 1573
Justification de la datation : porte la date

Description

Commentaire descriptif : Situé dans les terres de La Boutonne au nord du bourg, le château de Vervant se découvre par deux entrées, une sur la rue du Château et une au nord-est du domaine. L’entrée sur la rue du Château est un portail à quatre piliers carrés en pierre de taille, dont deux sont sculptés en leur sommet, suivi d’un mur de clôture flanqué d’autres piliers carrés en pierre de taille. Ce portail donne accès à une première cour où s’élève le corps du logis entre deux pavillons.
La façade antérieure du corps central, à cinq travées et orientée à l’ouest, est dotée d’un escalier à double révolution à balustre en ferronnerie décorée de motifs géométriques, de baies à encadrement mouluré à agrafe saillante et d’un avant-corps richement décoré. L’étage de comble est percé de lucarnes à fronton bombé surmonté d’un amortissement et encadrées de piédroits à enroulements.
La façade postérieure, à cinq travées et orientée à l’est, est percée de baies à encadrement mouluré à agrafe saillante et d’une porte à encadrement mouluré devancée d’un escalier de grandes dimensions. Cette porte est flanquée de deux colonnes à chapiteaux ioniques qui soutiennent une corniche à modillons, elle-même supportant deux urnes. Au-dessous de la corniche se distingue une guirlande sculptée. Le comble est percé des mêmes lucarnes que l’autre façade et la centrale est surmontée d’un fronton où sont couchés deux chiens sculptés. La façade est devancée d’une terrasse accessible par un escalier de pierre limité par deux imposants piliers richement sculptés.
Les deux pavillons, à deux étages carrés et étage de comble, sont percés de baies à encadrement mouluré à agrafe saillante et celles du rez-de-chaussée sont surmontées d’une corniche moulurée. Chacun est doté, en son sommet, d’une balustrade en pierre de taille sous lesquelles se situe une corniche à modillons sculptés alternés de fleurs et encore au-dessous une corniche à denticules.
La façade sud du pavillon de droite, en pierre de taille, est flanquée de pilastres à chapiteaux corinthiens, de deux portes en anse de panier à encadrement mouluré et agrafe sculptée, et surmontées de grosses corniches soutenues par des têtes de femmes.
La partie supérieure de l’étage carré est pourvue d’un entablement sculpté de triglyphes, de gouttes et de motifs géométriques. Au-dessus se situe une corniche à denticules dont la face inférieure est sculptée de motifs géométriques et de fleurs.

Les dépendances du château sont organisées autour d’une cour accessible par un passage couvert placé dans l’aile perpendiculaire au corps du logis. Ce passage, en anse de panier, est doté d’un encadrement mouluré à agrafe sculptée d’une double tête encadrée de vignes et de raisins, de lances, d’une massue et d’un étui contenant des flèches. La double porte en bois est sculptée de caissons dans lesquels se distinguent des motifs végétaux et des animaux fantastiques. Cette aile, couverte d’un toit à longs pans en ardoise et tuile creuse, est percée, entre autre, de trois larges portes en plein cintre et de baies en arc segmentaire à encadrement mouluré et agrafe saillante sculptée.
La façade en retour de l’aile est percée de fenêtres à meneaux et des mâchicoulis sont placés au sommet de celle-ci.
Dans le prolongement se situe la tour cylindrique du 16e siècle. Construite en pierre de taille, elle est couronnée d’un chemin de ronde sur mâchicoulis et est coiffée d’un toit en poivrière en tuile plate.
Les autres dépendances sont couvertes de toits à longs pans à croupe en tuile creuse, pour une, et en ardoise pour une autre.
D’autres bâtiments se situent à proximité de l’entrée du château. Ceux-ci comprennent l’ancien logement du gardien et une dépendance à façade richement sculptée. Le logement du gardien, à toit à longs pans en tuile mécanique, est doté d’une façade principale en pignon couvert à trois travées. Les baies, remaniées, sont à encadrement rectangulaire à agrafe saillante. La dépendance, à toits à longs pans en ardoise et dont une partie est en pignon couvert, présente deux portes en arc segmentaire à agrafe sculptée et chapiteau stylisés, une large porte également à agrafe sculptée et chapiteaux ioniques, deux lucarnes passantes à ailettes et fronton triangulaire et une autre lucarne à ailettes et fronton bombé.

La cour antérieure au corps du logis dispose d’un bassin avec une fontaine en pierre de taille, d’un puits à margelle circulaire aussi en pierre de taille et d’un portail à piliers carrés surmontés de vases.
Le jardin à la Française du château, agrémenté d’un bassin octogonale en pierre de taille, est accessible par plusieurs portails. Un de ceux-ci possède des piliers sculptés sur chaque face. Deux faces présentent des coquilles Saint-Jacques, des panier de fleurs, des cornes d’abondance, des guirlandes, des fleurs et deux autres faces sont sculptées de d’instruments de musique (violon, lyre, flûte de pan), de têtes humaines, de rubans, de fleurs, de symboles de guerre (flèches et casque).

Les douves du châteaux sont encore visibles à plusieurs endroits du domaine. Une partie, dans laquelle se situent les vestiges du château primitif, délimité la cour antérieure. Une autre partie des douves, qui sont en eau, sépare le jardin à la Française en deux et revient vers l’entrée.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; moellon ; enduit
Matériau(x) de couverture : ardoise
Vaisseau(x) et étage(s) : sous-sol ; rez-de-chaussée ; 1 étage carré ; étage de comble
Parti d’élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit à longs pans brisés ; croupe brisée
Emplacement, forme et structure de l’escalier : escalier de distribution extérieur : escalier droit ; en maçonnerie
Technique du décor : sculpture ; vitrail ; ferronnerie
Représentation : ornement végétal : fleur de lys, fleur, feuille, fruit, vigne, raisin ; ornement architectural : ordre ionique, ordre corinthien, agrafe, pinacle, fronton, pilastre ; flèche, corne d’abondance ; armoiries ; instrument de musique ; urne ; vase ; cordon ; ornement animal : lion, chien, animal fantastique ; ornement figuré : tête humaine ; ornement géométrique : cœur, billette, enroulement
Précision sur la représentation : Façade antérieure : Avant-corps doté de cartouches sculptés de motifs végétaux, de fleurs, de feuilles, de fruits, de guirlandes végétales. Avant-corps sculpté de cordons et d’un entablement à triglyphes et corniche à denticules.
Porte d’entrée en bois sculpté de motifs végétaux, d’une guirlande de branches et de feuilles. Linteau de la porte d’entrée à agrafes à enroulement sculptée de motifs végétaux et d’écailles. Imposte de la porte d’entrée à vitraux décorés de fleurs de lys et des armoiries de la famille Goullard. Armoiries : d’or à aigles à deux têtes aux ailes déployées et couronnés d’or, d’azur à trois fleurs de lys d’or, surmonté d’une couronne.
Fenêtre de l’étage carré de l’avant-corps à agrafe sculptée d’une tête de femme encadrée de motifs végétaux et surmontée d’une coquille Saint-Jacques. Fenêtre à encadrement sculpté d’une frise géométrique et surmontée d’une frise de cœurs.
Fronton au sommet de l’avant-corps sculpté de d’une frise de feuilles et de billettes, de fleurs, de feuilles, de lions tenant dans leurs gueules des guirlandes de feuilles et de fleurs, d’une guirlande branches à feuilles avec au centre un nœud, et d’un pinacle au sommet.
Fenêtres des étages à agrafes sculptées de motifs végétaux. Fenêtres de l’étage carré à garde-corps en ferronnerie décorée de motifs géométriques.
Lucarnes du comble à chambranles sculptés de stries et d’enroulements. Frontons des lucarnes à agrafes saillantes surmontées de pinacles.
Escalier à balustrade en ferronnerie décorée de motifs géométriques.

Façade postérieure : Porte d’entrée en bois sculpté de motifs géométriques de deux décors végétaux et d’une guirlande végétale à rubans et fleur au centre.
Porte d’entrée encadrée de colonnes chapiteaux ioniques supportant une corniche à modillons, elle-même supportant des urnes avec végétaux. Guirlande de feuilles au-dessus de la porte d’entrée.
Fenêtre centrale de l’étage carré à linteau mouluré et agrafe sculptée de motifs floraux et végétaux.
Fenêtres des étages à encadrement mouluré et agrafes sculptées de motifs végétaux.
Lucarnes du comble à chambranles sculptés de stries et d’enroulements. Frontons des lucarnes du comble à agrafes saillantes surmontées de pinacles.
Lucarnes centrale du comble à fronton surmonté de deux chiens couchés et d’une sphère.
Terrasse côté façade postérieure à escalier encadré de deux piliers sculptés de pilastres à chapiteaux ioniques, de volutes, de fleurs, de feuilles de vignes et de raisins, de billettes, et d’amortissement en végétaux.

Pavillons : Baies à encadrement mouluré à agrafes saillantes sculptées de motifs végétaux. Garde-corps en ferronnerie décorée de motifs géométriques.
Façade du pavillon sud flanquée de pilastres à chapiteaux d’ordre corinthien. Porte du sous-sol du pavillon sud à linteau en arc segmentaire à agrafe saillantes sculptées. Linteau des portes du sous-sol sculptés de fleurs, encadrés de feuilles et à agrafe présentant une tête de femme.
Entablement au niveau du sous-sol sculpté de triglyphes, de motifs géométriques et de fleurs pendantes aux extrémités. Partie inférieure du bandeau sculpté de fleurs dans des losanges et de motifs géométriques.
Baies du deuxième étage carré du pavillon sud à linteau encadré de végétaux suspendus à des crochets.
Partie inférieure de la corniche à modillons sculptés de feuilles, et de fleurs entre chaque modillons.
Angles des deux pavillons, au niveau de la corniche, dotés de sculptures présentant des personnages fantastiques et des animaux fantastiques.

Dépendances : Dépendances en retour de la façade antérieure percée de baies à encadrement à agrafes saillantes sculptées de motifs végétaux. Porte du passage couvert de la dépendance à agrafe présentant Hercule, une massue, un carquois avec des flèches, des lances, des vignes avec grappes de raisin. Porte en bois sculpté de losanges à fleurs et personnages fantastiques et imposte sculptée de dragons à têtes humaines et de fleurs.
Dépendance placée à proximité de l’entrée, percée de portes à pilastres à chapiteaux composites et agrafes saillantes en motifs végétaux. Lucarnes de la dépendance à ailettes à enroulements.

Portails : Pilier, à côté du pavillon sud, à chapiteau surmonté d’une urne drapée et fleurie.
Portail dans le prolongement sud à deux piliers sculptés. Premières faces sculptées de cornes d’abondance, de guirlandes de fleurs, de coupes fleuries, de fleurs, de feuilles et de coquilles Saint-Jacques. Deuxièmes faces sculptées de violons avec archet, de lyres, de flûte de pan, de hautbois (?), de partitions (?), de têtes humaines, de rubans, de fleurs, de feuilles, de casques, de flèches, de tambours avec baguettes, de compas, de boules, de poissons fantastiques. Chapiteaux du portail à modillons et surmontés de vases sculptés remplis de fruits et de fleurs.
Portail à l’extrémité des douves, au sud, à piliers à chapiteau sculptés de végétaux. Portail couvert dans le prolongement à ailettes à enroulements et décor végétal. Partie supérieure du portail surmontée de chapiteaux à motifs végétaux et surmontés de boules.
Portail au fond du parc à chapiteaux surmontés d’urnes.
Piliers supportant la grille d’entrée du château, à pilastres à chapiteaux corinthiens.
État de conservation : bon état

Intérêt de l’œuvre

Date(s) et nature de la protection MH : 1949/08/22 : inscrit MH
Précisions sur la protection : Façades et toitures ; tour du 16e siècle ; jardins : inscription par arrêté du 22 août 1949.
Œuvre repérée, propriété d’une personne privée

En images…

Rue du Château, Vervant, France

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