Église Notre-Dame de Ternant

Église Notre-Dame de Ternant
L’église depuis le sud-est

Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.

Historique

Commentaire historique : Une première église existait à Ternant au 11e siècle. Celle-ci, qui fut donnée à l’abbaye de Saint-Jean d’Angély par les frères Jean et Aldmir Aimeri en 1091, a semble-t-il entièrement disparu. Toutefois, les pierres peintes disposées sans ordre dans les murs sud et nord proviendraient, selon toute vraisemblance, d’un édifice antérieur à l’actuelle église et auraient été réutilisées lors de la construction de celle-ci.

L’histoire de l’église actuelle est très peu connue. De style gothique, elle semble datable du 14e siècle. La façade occidentale et la première travée de la nef ont été remaniées, voire reconstruites, en 1771, comme l’indique la date inscrite au-dessus de la porte. A cette occasion, un dais sculpté de style gothique flamboyant, qui pourrait dater du 15e siècle, a été utilisé en remploi pour l’ornementation de la façade.

A la fin du 18e siècle, la paroisse de Ternant est rattachée à celle de Saint-Jean d’Angély, succursale de Bignay, et l’église n’est dès lors plus utilisée pour le culte. Encore en bon état en 1806, l’édifice se dégrade rapidement. Ce n’est qu’en 1855 que le conseil municipal décide de faire restaurer l’église et d’y adjoindre une sacristie. Cette dernière est construite en 1856 par l’entrepreneur Elie Biraud, dans une première tranche de travaux. Une seconde campagne est engagée en 1862, mais trop tard : la voûte s’effondre pendant l’été et la commune, manquant des ressources nécessaires aux réparations, décide de suspendre les travaux.

Dans les années qui suivent, un projet de restauration complète dressé par l’architecte Aimé Bonnet est mis en concurrence avec des devis d’entrepreneurs proposant des travaux à l’économie, ne concernant qu’une partie de la nef. La municipalité, qui penche en faveur de ces derniers, doit finalement, à l’invitation de la sous-préfecture, accepter le projet de l’architecte. Le 24 mars 1867, les travaux sont adjugés à l’entrepreneur Alphonse Lardy. La voûte de la nef est reconstituée suivant son état primitif, des madriers sont établis au-dessus pour établir un passage, le carrelage du chœur est posé, deux colonnes d’angle sont créées, la fenêtre de la façade ouest est restaurée, les murs sont recrépis. Le clocher est réparé en 1903.

En 1935, le musée de Saint-Jean d’Angély reçoit deux clés provenant de la voûte primitive de l’église de Ternant, offertes par le maire d’alors. Les collections du musée comptent aujourd’hui deux anciennes clés de voûte aux motifs similaires aux clés actuelles : il s’agirait des clés de voûte primitives de l’église de Ternant.

Des travaux de restauration de l’édifice sont réalisés au début des années 1990 : ceux-ci concernent la remise en état de la toiture du clocher, le rejointoiement des contreforts, la remise en état et le recrépissage des murs.
Datation(s) principale(s) : 14e siècle ; 3e quart 18e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 4e quart 20e siècle
Date(s) : 1771 ; 1856
Justification de la datation : porte la date ; daté par source
Auteur(s) : Elie Biraud (entrepreneur) ; Bonnet Aimé (architecte) ; Lardy Alphonse (entrepreneur)
Justification de l’attribution : attribué par source
Remploi : remploi

Description

Commentaire descriptif : L’église, flanquée de contreforts, présente un plan rectangulaire et un chevet plat, avec un clocher et une sacristie carrés accolés au nord. L’édifice, construit en pierre de taille, est orienté, c’est-à-dire que le chœur se trouve à l’est. Seule une partie des murs de la première travée de la nef et le sommet du clocher sont en moellons enduits.

La façade occidentale, en pignon, présente une porte en anse de panier, surmontée d’un dais sculpté et d’une étroite baie en plein cintre. Le chevet, le mur sud et la partie basse du clocher sont percés de fenêtres en arc brisé ornées de remplages gothiques. Le mur sud présente des pierres avec des traces de peinture : il s’agit de pierres provenant sans doute de l’église précédente, qui ont été réutilisées lors de la reconstruction. On peut notamment y voir des traces de faux appareil à joints rouges. D’autres traces de peinture sont visibles sur le mur nord, à l’intérieur de la sacristie.

Le clocher, percé en partie haute de quatre petites baies, est couvert d’un toit en bâtière. A proximité, dans le mur nord de la nef, se trouve une petite ouverture en arc brisé murée, à demi ensevelie. Un plan dressé en 1846 indique qu’il s’agissait d’une porte pour le sacristain. La sacristie, en moellons enduits, est accolée en appentis au mur nord du chœur.

On accède à la nef en descendant sept marches, qui témoignent de l’inclinaison du terrain et d’importants remblais effectués autour de l’église, le sol du bâtiment se situant très nettement au-dessous du niveau actuel du terrain. Les trois travées sont séparées par des colonnes engagées à bases prismatiques, dont deux sont surmontées de chapiteaux ornés de feuillages. Les voûtes actuelles sont en plâtre et présentent des clés ornées de motifs végétaux et de l’Agneau pascal. Les voûtes d’origine ont disparu, à l’exception de celle portant le clocher, présentant une croisée d’ogives reposant sur des culots. L’un d’eux est sculpté d’un personnage accroupi et un autre d’un griffon. Le clocher communique avec la nef par une ouverture en plein cintre. Le chœur est accessible par deux marches et dallé de tomettes entre lesquelles s’intercalent des cabochons d’ardoise. La baie axiale possède un vitrail représentant la Vierge avec l’inscription « S. S. COR MARIAE » (Saint Cœur de Marie). Une niche en plein cintre est aménagée dans le mur sud.

Le mobilier de l’église se compose d’un autel en pierre qui comporte un élément sculpté d’un blason très usé en remploi, d’un pupitre également en pierre, d’un confessionnal, d’une grande cuve baptismale circulaire, d’un chemin de croix en lithographie signé Mignard, de statues de Jeanne d’Arc, Saint Joseph et la Vierge. Cette dernière est signée « A. B. » et datée de 1877.

Une porte dans le mur nord du chœur donne accès à la sacristie. A l’intérieur se trouvent une cheminée à manteau très simple, quelques meubles et ustensiles du culte, parmi lesquels deux prie-Dieu dont un sculpté d’une croix.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; pierre de taille ; moellon ; enduit partiel
Matériau(x) de couverture : tuile creuse
Parti de plan : plan régulier
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 vaisseau
Type et nature du couvrement : voûte d’ogives ; fausse voûte d’ogives
Type de la couverture : toit à longs pans
Technique du décor : sculpture ; vitrail ; peinture
Représentation : ornement végétal : feuille ; ornement animal : agneau, griffon ; personnages : Vierge, homme
Précision sur la représentation : Chapiteaux de colonnes engagées et clés de voûtes ornées de décors de feuillages. Clé de voûte sculptée d’un Agneau pascal.
Culots de la voûte du clocher sculptés d’un homme accroupi et d’un griffon.
Vitrail de la baie axiale représentant la Vierge.
Traces de peinture murale sur les murs extérieurs sud et nord de l’église.
Inscription(s) portée(s) sur l’édifice : « ANNO 1771 » au-dessus de la porte.
État de conservation : bon état

Intérêt de l’œuvre

Œuvre repérée

En images…

123 Imp. du Village, 17400 Ternant, France

Soumette une modification

Votre navigateur est dépassé !

Mettez à jour votre navigateur pour voir ce site internet correctement. Mettre à jour mon navigateur

×