Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : Le plan cadastral napoléonien de 1825 mentionne des bâtiments à l’emplacement de ce moulin.
Les moulins de Saint-Julien de l’Escap ont été édifiés entre 1067 et 1086. À la Révolution ils appartenaient aux familles Coutanseau et Guilloteau, puis ils appartenaient à la seule famille Coutanseau, qui les transforma en minoterie.
En 1855, le moulin à blé appartient toujours au sieur Coutanseau. Cette usine reçoit les eaux du moulin de Garnaud, situé à environ 3 kilomètres en amont, et il les renvoie directement vers le moulin de Bellet, distant de 77 mètres.
Suite aux procès-verbaux des visites des lieux de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, entre 1855 et 1867, le sieur Coutanseau est alors autorisé à maintenir en activité son usine qu’il possède sur la Boutonne. Mais cette autorisation est alors soumise à conditions : réaliser quelques aménagements sur les déversoirs, les vannes et les canaux de décharge.
Le moulin, équipé de six meules, a servi à la fabrication de la farine jusque vers les années 1930, date à laquelle il a été loué à la caséinerie angérienne.
La caséine, une substance protéique du lait, après être séchée était transportée au moulin de Saint-Julien pour être transformée en poudre. Son utilisation était variée, elle entrait dans la composition de nombreux produits : papier, colle et adhésifs, bois de contreplaqué pour la construction de fuselages ou d’hélices d’avion puis pour la construction de meubles. La caséine était aussi employée à une époque dans la fabrication de pneumatiques, de revêtements de sol ou de matériaux de construction.
La date d’arrêt d’activité du moulin n’est pas connue avec certitude, mais on sait toutefois qu’en 1936 le moulin traitait des céréales secondaires.
En comparant le cadastre napoléonien de 1825 avec l’actuel, en constate que le bâti qui accueille le moulin est un aménagement du milieu du 19e siècle. En effet, sur le plan ancien cette partie se situait en alignement du logement et des dépendances placées à droite. De plus les matrices cadastrales indiquent pour les deux parcelles du moulin, des démolitions liées à des reconstructions dans le milieu du 19e siècle, en 1852.
Le logement du meunier, qui dans un ouvrage sur le patrimoine des communes de Charente-Maritime est daté du 18e siècle, daterait plutôt du 2e quart du 19e siècle. Les matrices figurent en effet, pour la parcelle de ce logement, une augmentation de construction en 1838. Pour cette même parcelle, les matrices indiquent aussi la construction d’un magasin en 1850 (enregistré en 1890), mais cette action n’a pas été identifiée.
L’aile qui se prolonge jusqu’à la rue, mentionnée sur le plan de 1825, pourrait avoir une base de construction ancienne avec des remaniements dans la 2e moitié du 19e siècle.
Le corps de bâtiment en angle de la rue, en partie figurée sur le plan napoléonien, est toutefois datable de la 2e moitié du 19e siècle. Deux bâtis étaient à l’origine accolés à ce corps, mais il sont aujourd’hui détruits.
Jean-René Coutanseau, né en février 1787 à Saint-Julien de l’Escap, possédait la plus grande minoterie de la région de Ouest. Candidat républicain, il fut élu en avril 1848 parmi les douze représentants de la Charente-Inférieure. Membre du Comité de l’Agriculture et du Crédit Foncier, il vote entre autre pour l’abolition de la peine de mort, le droit au travail et pour l’ensemble de la constitution. Après ce dernier vote, il démissionne et retourne à sa vie à Saint-Julien de l’Escap, où il y meurt en octobre 1866.
Datation(s) principale(s) : 2e quart 19e siècle ; milieu 19e siècle ; 3e quart 19e siècle ; 2e moitié 19e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 2e moitié 20e siècle
Description
Commentaire descriptif : L’ensemble se compose d’un logement, d’un grand bâtiment abritant l’ancien moulin et de dépendances. Le logement, à façade orientée à l’est, dispose d’une façade à cinq travées et est couvert d’un toit à longs pans à une croupe à gauche. Cette façade, en pierre de taille, est dotée d’une porte centrale en plein cintre à agrafe saillante surmontée d’une torsade et encadrée de sommiers saillants, d’ouvertures à encadrement moulurés et de décors sculptés. Ainsi on peut voir un oculus agrémenté d’un drapé et de décors végétaux, des pilastres à chapiteaux sculptés d’une fleur et une corniche à denticules.
Le bâti abritant l’ancien moulin comprend deux étages carrés et un étage en surcroît. Couvert d’un toit à longs pans à croupes en tuiles creuses, il est doté d’un solin, de bandeaux de niveaux, d’une corniche moulurée, de chaînages d’angles et d’encadrements de baies harpés. Des dépendances sont accolées à droite, mais elles n’ont pas été vues.
Deux corps de dépendances sont placés à gauche du logement et se prolongent jusqu’à la rue. Ils sont couverts de toits à longs pans à coupes en tuiles creuses et un est surmonté d’un épi de faîtage en zinc. Ce dernier est percé d’une large porte à linteau à claveaux et il est orné d’une corniche moulurée. Celui en angle de rue, aujourd’hui réhabilité en logement, est pourvu de baies à encadrement harpé et chaque face dispose d’un solin, d’un bandeau et d’une corniche moulurée.
Entre ces deux bâtis se situe un portail à piliers encadré de portes piétonnes, mais le passage est aujourd’hui muré. Les piliers sont parés de pilastres à chapiteaux d’ordre ionique agrémentés de clés végétales pendantes. Les chapiteaux sont soulignés d’une corniche à denticules et sont surmontés d’urnes en amortissement.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; moellon ; enduit
Matériau(x) de couverture : tuile creuse
Vaisseau(x) et étage(s) : rez-de-chaussée ; 1 étage carré
Parti d’élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit à longs pans ; croupe
Source d’énergie : énergie hydraulique
Technique du décor : sculpture
Représentation : ornement végétal : feuillage, fleur ; draperie ; ornement géométrique : torsade ; ornement architectural : agrafe
Précision sur la représentation : Porte du logement à agrafe saillante surmontée d’une torsade. Oculus agrémenté d’un drapé et de décors végétaux, au-dessus de la porte. Pilastres à chapiteaux sculptés d’une fleur, sur la façade sur cour.
État de conservation : bon état
Intérêt de l’œuvre
Œuvre repérée, propriété d’une personne privée
En images…





