Château de Landes

Historique

Commentaire historique : Le plus ancien propriétaire connu du château est Gaspard Béchet, seigneur de Genouillé et propriétaire du château de Landes au 13e siècle. De cette époque, il subsiste un grand corps, abritant une salle voûtée avec une cheminée encastrée dans un des murs, des tours d’angle circulaires, une porte en arc brisé située sur un bâti accolé à ce corps et une grosse tour cylindrique aujourd’hui dérasée.
D’après le docteur Texier, Saint Louis aurait séjourné à Landes, en 1242, après avoir repris le château de Tonnay Boutonne aux Anglais et avant de se rendre à Saint-Jean d’Angély pour la bataille de Taillebourg. Cependant aucun document d’archive ne permet de confirmer ce fait.
En 1569, pendant la troisième guerre de religion, lors du siège de Saint-Jean d’Angély, Charles 9, a établi son quartier général au château de Landes. D’après l’ouvrage de monsieur Bertin, sa mère, Catherine de Médicis, et son « escadron volant » y auraient également séjourné à cette période là. Toutefois aucun document d’archive consulté ne fait mention de son passage au château de Landes.

Le château comprend une deuxième partie, dite le château neuf, qui aurait été construite, d’après le propriétaire, au 17e siècle par la famille Guibert, qui devient propriétaire du château en 1648. Du 17e siècle, on conserve une partie du corps du logis actuel percé, sur sa façade arrière, de fenêtres témoignant de cette période. Ce corps de logis a probablement été modifié au 19e siècle.
Le portail d’entée du château daterait du début du 17e siècle et porte sur son fronton brisé des armoiries mutilées à la Révolution.

Dans un état descriptif des lieux de 1690, il est mentionné que l’ensemble se composait de deux corps de logis et de bâtiments, le tout dans une enceinte entourée de larges douves. Le vieux château se composait alors d’un grand corps à trois étages, doté de treize ou quatorze croisées (fenêtres) sans vitre ni fenêtres seulement des contrevents sans fermeture.
Cet état des lieux fait également mention des bâtiments qui composaient le domaine. Ceux-ci comprenaient entre autre des écuries, des greniers à foin, trois fours à pain, une maison qui accueillait auparavant les métayers, un pigeonnier mais aussi un moulin à eau en fort mauvais état et un moulin à vent. Sur le plan napoléonien de 1822 est visible une tour circulaire, située à l’angle sud-est d’un bâtiment abritant des logements à pièce unique. Cette tour pourrait peut-être correspondre à l’ancien pigeonnier du domaine.

Un dessin de 1825 montre le château dont une grande partie est ruinée. Il se compose alors d’un corps principal flanqué, sur la façade nord, de deux tours d’angles rondes et d’une tour carrée, reliées entre elles par des arcades en arc brisé. Le pignon droit montre l’amorce d’un deuxième étage et une tour d’escalier carrée est accolée à l’angle sud-est. Ce deuxième étage a été démoli par la famille Lespin en 1840.
Un mur flanqué d’une tour cylindrique arasée reliait une autre tour ronde qui a perdu sa couverture. En retour de cette tour se distinguait le corps du logis du château dit neuf. Ce dernier qui semble être de plus petite taille que l’actuel était flanqué d’une tour carrée munie de créneaux et de mâchicoulis.

À proximité de l’ancien moulin à eau du château, qui était encore en activité en 1809 mais qui est aujourd’hui détruit, se situe un lavoir qui aurait été construit dans le 4e quart du 19e siècle. En 1879, un décret déclare d’utilité publique l’établissement d’un lavoir et d’un abreuvoir à Landes. En 1880, monsieur Bellamy, propriétaire du château, cède à la commune un terrain situé au lieu-dit Le Moulin (parcelle C 27 du plan napoléonien) afin d’y établir le lavoir et l’abreuvoir.

Les dépendances du château, situées au sud-ouest et figurées sur le plan napoléonien, pourraient avoir une base de construction du 17e siècle, comme le corps d’habitation du château dit neuf. Disposant d’ouvertures chanfreinées datables du 17e siècle, ces dépendances ont probablement été remaniées dans la 2e moitié du 19e siècle.
Les anciennes douves du château ont été comblées vers 1840 et les bâtiments situés à gauche au portail, côté cour intérieure, ont été construits, d’après le propriétaire, au milieu du 19e siècle, en 1850. Le hangar situé en face, de l’autre côté de la cour, aurait été ajouté à l’ensemble dans la 1ère moitié du 20e siècle.
Datation(s) principale(s) : 13e siècle ; 17e siècle ; 19e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 2e moitié 19e siècle ; 1ère moitié 20e siècle

Description

Commentaire descriptif : Le château de Landes, situé au sud-ouest du bourg, se compose de deux parties, communément appelées « le vieux château » et « le château neuf », reliées entre elles par un bâtiment à toit à un pan.
Le vieux château, construit en pierre dite chenine, comprend un corps rectangulaire dont la façade nord est flanquée de deux tours d’angles et d’une tour carrée. Les accès à ces tours se situent à l’intérieur de la grande salle voûtée du corps principal, dont l’entrée est une large porte en arc surbaissé. Dans la première tour ronde est aménagée une petite pièce carrée éclairée par une étroite fenêtre et fermée par une porte dotée d’un judas. Cette salle devait certainement servir de prison. Dans la deuxième tour ronde est aménagée une salle irrégulière dont l’entrée se fait par une grande ouverture en plein cintre. La tour carrée est accessible, quant à elle, par une petite porte en bois. À l’angle sud-est de la grande salle voûtée se situe une ouverture en arc brisé qui donnait accès à l´ancienne tour d’escalier.
À droite de cette porte se distingue une cheminée de grande dimension encastrée dans le mur, typique de la période de construction du château.
Dans le prolongement ouest du corps principal se situe un second bâti doté d’une petite tour d’angle cylindrique.
Un grand hangar agricole et des toits à bêtes ont été aménagés sur la façade sud du corps principal.
À gauche de la porte d’entrée du corps du vieux château se distingue une ancienne petite porte en arc brisé, mais celle-ci est aujourd’hui en partie murée.
Au sud-est du corps principal du vieux château se situent un corps de bâtiments, à toit à longs pans en tuile creuse, comprenant des anciens logements d’ouvriers, une étable surmontée d’une grange et un ancien four à pain.

Le château neuf se compose d’un logis à façade principale orientée à l’est. Celle-ci, à cinq travées, est dépourvue de décors. Sa façade arrière, aujourd’hui à deux travées, était dotée, à l’origine, d’une travée supplémentaire dont les ouvertures ont été murées. La partie la plus ancienne est percée de deux baies à appuis moulurés. Son toit à longs pans à une croupe est agrémenté d’épis de faîtage en terre cuite.
À l’angle nord-ouest du logis se situe une tour ronde, dont la toiture est aujourd’hui détruite. Au rez-de-chaussée se situe une salle carrée voûtée. Dans le prolongement ouest est placé le portail d’entrée du château neuf, surmonté de treize merlons. Celui-ci présente une porte cochère et une porte piétonne appareillées en bossage. La porte cochère est dotée de pilastres soutenant un fronton sculpté en arc segmentaire, avec au centre d’anciennes armoiries, encadrées de pilastres soutenant un fronton triangulaire.

Les dépendances placées au sud-ouest de l’ensemble comprennent un premier corps de bâtiments percé de baies à encadrement chanfreiné et d’une porte à arc en plein cintre avec agrafe saillante. D’autres dépendances, placées en retour, présentent une partie percée d’une large ouverture en plein cintre et une partie à façade en pignon. Le hangar agricole, situé en retour du premier corps de dépendances, est doté de poteaux en bois et d’un toit à longs pans en tuile mécanique.
Du lavoir, situé à l’emplacement de l’ancien moulin à eau du château, il ne reste qu’une partie composant la pierre à battre le linge.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; moellon ; enduit
Matériau(x) de couverture : tuile creuse
Vaisseau(x) et étage(s) : rez-de-chaussée ; 1 étage carré
Parti d’élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit à longs pans ; croupe
Technique du décor : sculpture
Représentation : ornement architectural : pilastre, fronton, agrafe ; ornement végétal : feuillage, fleur, feuille ; ornement géométrique : pointe de diamant ; armoiries
Précision sur la représentation : Pilastres à chapiteaux sculptés de fleurs, sur le portail d’entrée du château. Agrafe saillante en pointe de diamant, sculptée d’un décor de feuilles, sur la porte cochère du portail. Agrafe en pointe de diamant, sur la porte piétonne du portail.
Fronton soutenu par des consoles sculptées de perles et de feuilles, sur le portail d’entrée. Fronton brisé en arc segmentaire sculpté de feuillages entrelacés, sur le portail d’entrée. Armoiries encadrées de pilastres soutenant un fronton triangulaire, sur le portail d’entrée.
État de conservation : bon état

Intérêt de l’œuvre

Œuvre étudiée, propriété d’une personne privée

En images…