Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : L’église aurait été donnée par Albouin à Saint-Pierre de Cluny pour que les clunisiens la reconstruisent plus grande et plus belle, mais par manque de revenus elle ne fut jamais rebâtie. Rachetée par Guillaume de Partellan, frère d’Albouin, elle fut ensuite donnée par celui-ci, en 1088, à l’abbaye de Saint-Jean d’Angély avec en plus des terres, des prés, des moulins ainsi qu’une somme pour l’édification du chevet.
Reconstruite par les bénédictins de Saint-Jean, l’église fut ruinée pendant les guerres de religion. De cette église du 12e siècle, il ne subsiste que les colonnes à chapiteaux à l’entrée du chœur, quelques fragments de murs à la base de l’édifice côté nord et un tailloir de chapiteau également visible sur le mur nord.
L’église, qui était en très mauvais état en 1740, fut réparée en 1787 comme en témoigne la pierre inscrite située sur le chevet. Celle-ci mentionne « FAIT PAR MOY L. DE GLANNE AN 1787, ET PAR MOY PELE CURE DE SAINT PALTOU ».
À la Révolution, l’église fut abandonnée et le culte était célébré dans l’église voisine, à Antezant. La terre remplissait la nef et les ronces poussaient sur l’emplacement de l’autel.
Au 19e siècle, en 1862, la municipalité fit restaurer l’église et en piochant dans les déblais de l’ancien cimetière il fut trouvé une pierre sculptée, qui sert aujourd’hui de support pour le bénitier. Celle-ci porte un personnage vêtu d’un pagne, le pied droit posé sur un hémisphère, la main gauche levée et la main droite tenant un phylactère sur lequel est inscrit « nolite in altu extollere cornu vim (cessez d’élever votre tête avec insolence) ». sur le socle de cette statue se situe l’inscription : « ALIZON ».
En 1878, la municipalité envisage de clôturer la place de l’église et d’y planter des arbres afin d’empêcher les dépôts d’ordures en tout genre. En 1882, l’aménagement de la place n’est toujours pas réalisé et le conseil décide de le faire dès que les fonds de la commune le permettront.
La date exacte de cet aménagement n’est pas connue, mais dans une délibération de 1937, il est encore question de la clôture de la place.
La date de construction du local pour le corbillard n’est pas connue non plus, mais à la fin du 19e siècle, en 1898, le conseil municipal envisage l’acquisition du char funèbre. Cette acquisition se fait un an plus tard en 1899, ce qui laisse penser que ce local a été construit probablement à cette date.
Depuis, l’église n’a pas fait l’objet de nombreuses réparations, en 1949, des travaux de réfection du plafond de l’église sont confiés à monsieur Miche, plâtrier à Saint-Pardoult et en 1988 une subvention est accordée à la commune pour la réparation de la toiture.
Ces dernières années, l’église a été embellie par un service d’insertion de Bignay et les vitraux sont en cours de remplacement.
Datation(s) principale(s) : 12e siècle ; 4e quart 18e siècle
Description
Commentaire descriptif : La petite église de Saint-Pardoult est orientée, c’est-à-dire que le chevet se situe à l’est. Construite à la sortie du village en bordure de la Boutonne, elle présente un plan cubique sans décor avec le chevet plus étroit que la nef.
Sa façade occidentale est percée d’un portail et d’une baie en plein cintre et est surmontée d’un petit clocher campanile qui accueille la cloche inscrite. Le vitrail installé dans la baie présente une colombe et porte les inscriptions : « Saint-Pardoult, 2013 ».
À la base de la façade nord sont visibles des vestiges de l’église du 12e siècle ainsi qu’un tailloir d’un chapiteau. Cette face est percée, au niveau du chevet, d’une fenêtre en plein cintre. La façade sud dispose, quant à elle, d’une fenêtre trilobée et d’une petite baie en plein cintre au niveau du chevet. Au sommet de la face aveugle de ce dernier se situe la pierre inscrite et datée de 1787.
L’ancien local du corbillard et la sacristie, percée d’une petite baie en arc segmentaire, sont accolés en appentis sur la façade sud.
L’intérieur de l’église est très sobre, mais il subsiste toutefois quatre colonnes du 12e siècle à l’entrée du chœur. Sur l’un des chapiteaux, au nord, on voit un sacrifice d’Abraham : le fils d’Abraham à genoux sur une pierre cubique, son père placé derrière lui le tient par les cheveux de la main gauche et brandit de la main droite, un instrument tranchant. Derrière lui, l’ange qui arrête son bras et conduit l’agneau qui sera sacrifié. Le deuxième chapiteau est sculpté de larges feuillages.
En face, un autre chapiteau est sculpté de deux moines qui se tiennent par la main, de deux lutteurs en bliaud court qui se tiennent à bras le corps et représentant la discorde et aux angles une tête de personnage à la barbe taillée en pointe et un animal accroupi. L’autre chapiteau représente des gros animaux fantastiques tenant dans leur gueule des sphères. Les tailloirs des quatre chapiteaux sont ornés de formes géométriques.
Un des bénitiers situés à l’entrée est supporté par une pierre sculptée d’un personnage vêtu d’un pagne, le pied droit posé sur un hémisphère, la main gauche levée et la main droite tenant un phylactère gravé d’une inscription. Cette pierre repose sur un socle également gravé d’une inscription.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; moellon ; enduit
Matériau(x) de couverture : tuile creuse
Parti de plan : plan carré régulier
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 vaisseau
Type de la couverture : toit à longs pans
Technique du décor : sculpture
Représentation : ornement végétal : feuillage ; ornement géométrique ; ornement animal : animal fantastique, bélier ; ornement figuré : moine, homme
Précision sur la représentation : Chapiteaux présentant un sacrifice d’Abraham, de larges feuillages, des animaux fantastiques, des moines, des lutteurs, un personnage barbu la barbe taillée en pointe, un animal accroupi.
Chapiteaux supportant des tailloirs à motifs géométriques.
État de conservation : bon état
Intérêt de l’œuvre
Œuvre repérée
En images…
