Données issues de l’inventaire du patrimoine des Vals de Saintonge.
Historique
Commentaire historique : L’église de Courcelles dépendait de l’abbaye de Saint-Jean d’Angély. L’édifice actuel remonte au 12e siècle : il subsiste de cette période la partie basse de la façade principale avec le portail sculpté, sans doute assez restauré au 19e siècle, ainsi que les murs de la nef, percés d’étroites baies en plein cintre sans décor. Le chevet a été remanié ou reconstruit à l’époque gothique, peut-être au 14e siècle, comme l’indique la grande fenêtre en arc brisé.
Selon les écrits du docteur Texier, largement relayés par la suite, un acte de 1648 établirait que l’église fut reconstruite cette année-là, suite aux dommages sans doute causés par les guerres de Religion. Toutefois, aucun élément architectural de cette période n’est aujourd’hui identifiable. La nef a probablement été remaniée, comme l’indique le mélange de moellons et de pierres de taille dans la maçonnerie, mais il est difficile d’avancer une datation.
A la Révolution, le presbytère est aliéné et Courcelles perd son statut de paroisse au profit d’Antezant. Les célébrations se font pourtant pendant quelques années à l’église de Courcelles, en bon état contrairement à celle d’Antezant. Ce n’est que vers 1850 que la commune redevient une paroisse à part entière.
Le cadastre napoléonien de 1822 indique que l’église consistait alors en un simple vaisseau rectangulaire. La sacristie fut édifiée en 1847 lors de travaux de réparations, par l’entrepreneur Jean Maurin, sur les plans de l’architecte Trochon. Les chapelles formant transept ont en revanche été ajoutées dans le 4e quart du 19e siècle : les matrices cadastrales indiquent en effet, pour l’année 1892, le reclassement d’une portion de jardin en sol de chapelle pour le côté nord. On peut supposer la chapelle sud, l’important remaniement du pignon occidental dans le style néoroman et la décoration intérieure datent de la même période. Les décors sculptés intérieurs sont attribués par Charles Connoué aux frères Arnold de Saintes. Les vitraux portent quant à eux la signature de la fabrique de vitraux du Carmel du Mans, active entre 1853 et 1903.
Datation(s) principale(s) : 12e siècle ; 14e siècle ; 2e quart 19e siècle ; 4e quart 19e siècle
Date(s) : 1847
Justification de la datation : daté par source
Auteur(s) : Trochon (architecte) ; Maurin Jean (entrepreneur)
Justification de l’attribution : attribué par source
Description
Commentaire descriptif : L’église de Courcelles, sous le patronage de saint Nicolas, est approximativement orientée : le chœur se situe face au sud-est et non plein est. Elle possède un plan en croix latine, composé d’une nef et d’un chœur flanqués de deux chapelles formant transept. La sacristie est accolée entre le chœur et la chapelle sud.
La façade occidentale, en pierre de taille et épaulée de contreforts, s’organise sur trois niveaux séparés par des bandeaux. Le premier est percé d’un portail roman en plein cintre à deux voussures. La voussure interne est ornée de dents de scie et de moulures, la voussure externe est sculptée de losanges, surmontée d’un bandeau d’archivolte à pointes de diamant et supportée par des colonnettes à chapiteaux sculptés, à gauche de quadrupèdes affrontés, à droite d’entrelacs. La base de la colonnette de droite est sculptée d’une guirlande de feuillage. Le second niveau, séparé du premier par un bandeau, est orné de trois arcades aveugles en plein cintre, à colonnettes dont les chapiteaux sont sculptés de motifs végétaux en volutes, reliées entre elles par un bandeau. Le troisième, surmonté d’un pignon triangulaire à corniche rampante et d’une croix tréflée, correspond à un clocher-mur percé de trois baies en plein cintre pour les cloches et d’un oculus. Les cloches, Maryse, Marie et Marie-Augustine, auraient été offertes respectivement par le maire Rouger, les sœurs du Sacré-Cœur et l’abbé Julion.
Le mur nord de la nef, en moellons et pierre de taille mêlés, présente trois longues et étroites baies en plein cintre. Le mur sud, donnant dans la cour de l’ancien presbytère, semble présenter les mêmes dispositions. Le docteur Texier évoque sur le mur sud « une petite porte à arc brisé dont le chanfrein est orné de fleurettes ». Le chœur, dans le prolongement de la nef, possède un chevet plat percé d’une grande baie en arc brisé et surmonté d’une croix. Le mur nord présente également une fenêtre en arc brisé murée. La maçonnerie est homogène sauf sous le toit, ce qui indique peut-être une surélévation. Les deux chapelles latérales, plus basses que le reste de l’édifice et également surmontées de croix, possèdent chacune une fenêtre et deux portes en plein cintre, ces dernières étant murées excepté celle donnant sur la sacristie.
A l’intérieur, l’église est couverte de fausses voûtes en plâtre, en anse de panier dans la nef, en berceau dans le chœur et les chapelles. Les colonnes engagées à l’entrée du chœur sont ornées de chapiteaux sculptés évoquant le pain et le vin de l’Eucharistie, à travers des gerbes de blé, des feuilles de vigne et des grappes. L’autel, de style néoroman, est surmonté d’un Christ en croix. Le vitrail, représentant à gauche Notre-Dame de la Salette, à droite saint Nicolas et en haut la Trinité, est flanqué de statues de la Vierge à l’Enfant et du Sacré-Cœur.
La chapelle nord est dédiée à la Vierge, figurée sur le vitrail. A l’entrée, les chapiteaux représentent, à gauche un scapulaire et une médaille miraculeuse en chapelet, à droite les attributs de Notre-Dame de la Salette (crucifix, marteau, tenaille). Les statues présentées dans des niches sur des consoles sculptées sont celles de sainte Anne et saint Joachim, parents de la Vierge. La chapelle sud, vouée à saint-Joseph également représenté en vitrail, arbore sur ses chapiteaux le monogramme de saint Joseph et à droite ses attributs, les outils du charpentier. Les statues figurent saint Joseph et sainte Thérèse. Les portes des chapelles (murées pour trois d’entre elles) sont ornées d’un chanfrein sculpté de losanges, de fleurs ou de feuilles. Une pierre ajourée de trilobes et de quadrilobes, visible à l’extérieur de l’église, pourrait être un élément d’une clôture du chœur aujourd’hui déposée.
Matériau(x) de gros-œuvre et mise en œuvre : calcaire ; pierre de taille ; moellon
Matériau(x) de couverture : tuile creuse
Parti de plan : plan en croix latine
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 vaisseau
Type et nature du couvrement : fausse voûte en berceau ; fausse voûte en anse-de-panier
Type de la couverture : toit à longs pans
Technique du décor : sculpture ; vitrail
Représentation : ornement végétal : fleur, feuille, guirlande, vigne, blé ; ornement géométrique : croix, dent de scie, entrelacs, pointe de diamant, losange, volute ; ornement animal ; personnages : Vierge, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, sainte Anne, saint Joseph, saint Joachim, Trinité ; ornement architectural : marteau, tenaille, monogramme, chapelet
Précision sur la représentation : Portail roman orné de dents de scie, de losanges, de pointes de diamant et supporté par des colonnettes sculptées d’une guirlande, de quadrupèdes affrontés et d’entrelacs. Chapiteaux des arcades aveugles de la façade sculptés de motifs végétaux en volutes.
Chevet, chapelles et pignon occidental surmontés de croix.
Colonnes engagées à l’entrée du chœur ornées de chapiteaux sculptés de blé, de feuilles de vigne et de grappes. Colonnes engagées des chapelles décorées de chapiteaux représentant un scapulaire, une médaille miraculeuse en chapelet, les attributs de Notre-Dame de la Salette (crucifix, marteau, tenaille). le monogramme de saint Joseph et des outils du charpentier. Portes des chapelles ornées de losanges, de fleurs ou de feuilles.
Vitraux représentant Notre-Dame de la Salette, saint Nicolas, la Vierge et saint Joseph.
État de conservation : bon état
Intérêt de l’œuvre
Œuvre repérée
En images…
